Le genévrier thurifère de Saint-Crépin — Concours de L’Arbre de l’Année

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Genévrier thurifère ou genévrier à encens

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Nominé 2011
  • Sur le sentier des Thurifères (de thurifera : «porte encens»), après une demi-heure de grimpette sur les flancs d’une superbe vallée alpine, vous ne pourrez manquer l’Éléphante.
    Elle s’y accroche depuis si longtemps ! Tout en circonvolutions au milieu desquelles on devine sa trompe grise, allongée sur le sol caillouteux. Elle a planté là ses racines tourmentées
    voici quatorze siècles ! Engendrant de nombreux petits genévriers alentour. Car cette vieille dame, au feuillage persistant et odorant, plus large que haute, est bien un genévrier thurifère
    femelle, une rareté en France. Au vu de sa « descendance », les habitants de Saint-Crépin l’appellent aussi « la Mère ». Au Moyen Âge, les matrones ne s’habillaient-elles pas toujours en vert ?

  • Description naturaliste de l'arbre

    Famille des Cupressacées, genre : Juniperus, espèce : thurifera. Arbre situé à 1 100 m
    d’altitude. On estime son âge à plus de 1 400 ans, d’où son nom : l’Éléphante. Il s’agit, en effet, d’une femelle (ce genévrier est une espèce dioïque). Elle mesure 10 m de haut, sa frondaison varie de 14 à 19 m. Son tronc atteint 7 m de circonférence (plus gros genévrier thurifère de France, voire d’Europe !).

  • Esthétique

    La forme de l’Éléphante est tourmentée. Une de ses plus grosses branches est allongée
    au sol ; elle équivaut, à elle seule, à un arbre classique de nos forêts. Les plus vieilles photos de l’Éléphante datent de 1879. Elle reste verte toute l’année puisque ses feuilles (en écailles) ne tombent pas l’hiver.

  • Histoire

    Également appelée «la Mère», cette dame genévrier a pour descendance une bonne
    partie de la thuriféraie qui l’entoure. Elle est le personnage d’une pièce de théâtre créée par les
    habitants de Saint-Crépin : Lou Chaynet (forêt de thurifères en patois occitan). Depuis le Moyen
    Âge, ses rameaux odorants protègent des épidémies (en brûlant dans les cheminées des maisons).
    Un rôle protecteur qui aurait permis aux villageois d’échapper à la grippe espagnole de 1917.

  • Espèces animales ou végétales abritées

    La thuriféraie de Saint-Crépin dont l’Éléphante fait partie, abrite toute une faune typique
    des milieux chauds et secs : mantes religieuses, petits scorpions, papillons, reptiles. Un insecte,
    Megastigmus thuriferana, découvert en 2005, est strictement lié au thurifère. Il s’agit d’un parasite qui dévore les galbules (fruits des thurifères femelles). La grive est une précieuse alliée de l’arbre (la graine de thurifère, une fois passée dans le tube digestif de l’oiseau qui en est friand, semble voir sa dormance levée et germe plus vite). Nombreuses espèces de lichens et de mousses, dont le rare Orthotrichum vitii.

  • Année de candidature

    2011

  • Credit photo

    E.Boitier