Même pas un siècle ! C’est le temps qu’il a fallu au zamana de l’habitation Bellevue, en Martinique, pour arborer des dimensions impressionnantes : une circonférence de cinq mètres, huit branches principales longues de 20 à 30 mètres, et un recouvrement de près de 2 000 mètres carrés ! à tel point que, quand l’heure d’un petit lifting fut venue, il a fallu quatre à cinq jours de travail pour en venir à bout. Tout en venant grossir la folle litanie des chiffres : 20 à 25 mètres cubes de branches mortes ou fragiles ont été retirés de l’arbre… Cet arbre est un véritable écosystème à lui seul, il héberge une formidable biodiversité. En ce qui concerne les insectes, on y observe de nombreuses colonies de fourmis, appartenant à plusieurs espèces, des blattes, des scolopendres géantes, des mygales arboricoles ou encore des termites... Pour les autres animaux, on peut y observer le manikou (qui est le nom local de l’opossum commun), des lézards, des chauves-souris, divers oiseaux qui y font leurs nids, des perroquets, des perruches… et puis une multitude d’épiphytes, des orchidées, des fougères, des broméliacées…
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Le platane du parc de Diane, dit « arbre de Diane », est l’un des plus beaux spécimens de France. Il a été planté autour de 1556 par Diane de Poitiers, favorite d’Henri II. Sa beauté réside dans le spectaculaire marcottage naturel de ses plus grosses branches, qui plongent dans le sol, y créent des racines et de nouvelles boutures qui sortent de terre. Le tout forme un arbre géant tentaculaire, qui protège et qui enveloppe, sous une épaisse et large (plus de 40 mètres !) frondaison aux multiples nuances de vert, dont on prend ici le plus grand soin. Ainsi, les abords directs de l’arbre ont été protégés du piétinement des visiteurs et les branches mortes sont régulièrement retirées pour lui permettre de bien se développer. De plus, ses racines, qui s’étendent sur un large périmètre, lui permettent de capter l’humidité d’un bassin voisin et l’arbre ne manque jamais d’eau. Un arbre privilégié, à l’instar de Diane de Poitiers qui, de toutes les femmes de l’entourage du roi, fut la plus avantagée dans la redistribution des faveurs royales.
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Ancienne propriété du domaine royal de Versailles, la forêt domaniale de Bois-d’Arcy, toute proche, est aujourd’hui un massif périurbain très fréquenté par les riverains. En raison de sa topographie et de son exposition, ce massif forestier présente une intéressante influence submontagnarde, plus particulièrement marquée sur les coteaux exposés au nord, avec certaines espèces caractéristiques, comme l’orme.
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Il ne faut pas longtemps en cette journée ensoleillée de juillet pour s’en rendre compte : les catalpas sont largement utilisés, ici dans les Landes, à des fins d’ornement. Il faut dire qu’avec leurs grandes feuilles et les superbes fleurs blanches, tachetées d’orange et de pourpre, ces arbres ne manquent pas d’arguments quand il s’agit d’embellir un parc ou encore un jardin. Celui-ci, situé au cœur d’une belle propriété familiale, présente un aspect tortueux et une forme originale, puisqu’il court au sol. Du plus loin que l’on puisse remonter dans les souvenirs, il serait âgé au bas mot d’une centaine d’années et il aurait été rapporté, jeune plant, d’un voyage en Asie. Dans les années 1960, il a été touché par la foudre. L’arbre, nettement diminué, s’est couché au sol. Mais il a peu à peu repris de sa superbe, en marcottant, et s’est redressé progressivement pour de nouveau déployer ses branches vers le ciel. Qui aujourd’hui est d’un bleu profond. Un bel exemple de résilience.
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Le marais d’Orx est une réserve naturelle, composée d’une mosaïque de milieux (plans d’eau, Le marais d’Orx est une réserve naturelle composée d’une mosaïque de milieux (plans d’eau, saulaies, roselières, prairies, jonçaies…). Située sur l’un des principaux axes migratoires européens, la réserve est un haut lieu ornithologique. C’est ainsi un site
d’importance pour l’hivernage des anatidés (et en particulier de l’oie cendrée).
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Une grande quiétude règne à La Harazée, un hameau d’Argonne. La journée s’étire sous le soleil doux du début de l’été. Auprès d’un lavoir, un platane vit paisiblement, les pieds dans l’eau d’une petite rivière qui se languit à ses pieds. Sa circonférence d’un peu plus de trois mètres ne le classe pas parmi les géants, mais en fait assurément un bon centenaire. Autrement dit, il a survécu à la Grande Guerre, et il en est même l’un des rares rescapés dans le hameau. On assure ici qu’il a vu les poilus faire leur toilette et laver leur linge dans le lavoir, qu’il recouvre en partie de son feuillage. Quel contraste entre le souvenir douloureux de cette période de folie et de chaos et le charme champêtre et tranquille de la scène aujourd’hui, alors que la lumière chaude du couchant vient teinter les feuilles du platane. Témoin silencieux de l’histoire, le platane frémit sous une bise légère, qui vient caresser son tronc onduleux. Il a sans doute beaucoup de choses à raconter, mais l’on n’est pas certain de vouloir les entendre.
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On se demande à plusieurs reprises si l’on est sur la bonne route, tant celle-ci se rétrécit au fur et à mesure qu’elle gravit la pente vive de cette vallée ensoleillée du sud du Mercantour. Pourtant, les panneaux sont affirmatifs : l’arboretum de Roure n’est plus très loin, c’est certain. Ici, au bout de la route, on n’est pas au bout de notre surprise, ni de notre ravissement. Dans ce jardin d’altitude créé en 1988 par Marcel Kroenlein, botaniste et ancien directeur du jardin de Monaco, en collaboration avec Michèle Ramin, l’actuelle présidente, qui poursuit l’œuvre avec passion, on découvre un pin véritablement singulier. Il ne surprend pas par sa taille, somme toute modeste, ni même par son essence, le pin sylvestre étant un arbre spontané et bien répandu dans la vallée, mais plutôt par sa physionomie. En effet, il semble doté de nombreux pieds, une dizaine, ce qui est très inhabituel pour un pin sylvestre et ce qui en fait un « pin polypode ». Au départ, on pensait à l’arboretum qu’il s’agissait de plusieurs arbres entremêlés. Pour percer le mystère, on a donc délicatement enlevé la terre à ce que l’on pensait être leurs pieds. En définitive, il n’y avait qu’un seul et même pied, un tronc unique, et donc un seul et même arbre, un arbre pour le coup vraiment unique !
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Les gorges du Cians et du Daluis offrent de vertigineux canyons, creusés par le Var dans des roches rouges appelées « pélites », qui datent du permien. Ces roches rouges correspondent
à des cendres volcaniques et des sédiments fins déposés il y a plus de 250 millions d’années, qui ont subi une oxydation du fer plus ou moins forte. Il en résulte un paysage extraordinaire.
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S’agit-il d’un ou de deux arbres accolés ? Il est difficile de répondre... Situé au milieu du quartier des Camélias, à Saint-Denis, ce baobab africain pousse librement, sur un petit promontoire enherbé. Son tronc gris ressemble à un gigantesque pied d’éléphant et il accueille volontiers les oiseaux des villes qui viennent se poser sur ses branches : martins, cardinaux, tourterelles malgaches... Il s’agit très certainement du plus gros baobab de La Réunion. Les baobabs africains auraient été introduits à La Réunion en 1767, soit environ un siècle après les premières installations humaines pérennes sur l’île. Les usages des fruits et des feuilles sont multiples, mais malheureusement peu connus à La Réunion. Les habitants du quartier sont très attachés à cet arbre. Ils pensent qu’il s’agit de l’un des vestiges de l’ancien domaine du château Morange, édifice remarquable de l’île, et que sa présence parle, quelque part, de l’histoire humaine et urbaine dionysienne.
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Le piton de la Fournaise (2 632 m), le volcan emblématique de l’île, est l’un des volcans les plus actifs sur la planète : il est entré en éruption tous les neuf mois en moyenne sur les dix dernières années.
La fréquence des éruptions et l’abondance des coulées de lave façonnent des paysages minéraux d’une beauté unique, sans cesse renouvelés.
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Le châtaignier de Kerseoc’h serait l’un des plus vieux de son espèce en France. On peut même dire qu’il fait partie des arbres les plus colossaux et vieux d’Europe. Rien que cela. La naissance de ce monument végétal peut être située vers l’an 800, alors que l’empereur Charlemagne régnait sur le Vieux continent. C’est l’un des premiers arbres à avoir été classé « monument naturel de caractère artistique », en 1910. Il atteignait alors une circonférence extraordinaire de plus de 20 mètres ! Mais dans les années 1960, il a été grandement endommagé par un incendie dû à l’imprudence (et à la bêtise) d’un chasseur qui voulait déloger un animal réfugié dans un terrier au pied du tronc… L’arbre brûla alors pendant dix jours. Aujourd’hui, sa circonférence est proche de 14 mètres. Il n’en conserve pas moins une prestance toute particulière, celle des arbres séculaires qui ont su défier le temps et nous impressionnent par leur force, leur abnégation et leur résilience, témoins silencieux de l’Histoire, du temps qui passe, du temps qui file et nous échappe, qui enflamment notre imagination.
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L’anse du Pouldon est réputée comme étant l’une des zones humides les plus riches de Bretagne, constituée de grandes vasières et de prés-salés, où de nombreuses espèces de poissons viennent se reproduire. Mais c’est surtout un véritable paradis ornithologique : on estime qu’entre 10 000 et 15 000 oiseaux y séjournent chaque hiver.
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Le chêne pubescent du Bastit séduit le visiteur par son équilibre, son port harmonieux, son allure. Situé dans le domaine de Bel-Air, un peu en retrait de la ferme et à l’orée du jardin potager, il ouvre la perspective sur la campagne verdoyante et parfumée des causses du Quercy. L’arbre en lui-même n’est pas très vieux, il n’est sans doute pas tout à fait encore plusieurs fois centenaire, mais il procure déjà les sensations que l’on éprouve auprès des vénérables, plus imposants, plus âgés et plus gros : un mélange complexe, subtil et indicible, de bien-être, de sérénité, de sagesse et de quiétude. On apprécie de s’installer à côté de lui, pour profiter des choses simples, de l’air, de la vue, du chant des oiseaux, de l’absence du bruit constant des hommes, du temps qui s’étire, ou plus pragmatiquement des fumets délicieux qui émanent de la cuisine du domaine, non loin, et dont se délecteront bientôt les hôtes de passage. Hôtes auxquels le propriétaire des lieux promet de vivre en harmonie, au moins pour un temps, avec l’environnement. Au pied de son arbre, on peut dire qu’il dit vrai.
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Le causse de Gramat, constitué de plateaux calcaires jurassiques, est un relief typiquement karstique. C’est le causse le plus important des causses du Quercy. Une des grandes richesses de ce territoire réside dans le petit patrimoine emblématique de constructions en pierres sèches : granges, caselles, murets, puits, lavoirs, croix… Plusieurs petites vallées secrètes,
comme la vallée de l’Alzou, y sont à découvrir.
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Sur le quai de Loire, à Gien, un alignement de platanes centenaires contemple le fleuve royal. Ou du moins contemplaient, car dans le cadre de la réhabilitation du centre-ville, une trentaine d’entre eux ont été subitement abattus, pour des motifs de sécurité, en octobre 2017. L’émotion est vive chez les habitants. Un collectif « Sauvons les platanes » se met alors rapidement en place pour s’opposer à l’abattage d’une trentaine d’autres arbres, et porte l’affaire devant la justice. La mobilisation devient nationale. De nombreuses personnalités publiques sont approchées et acceptent de parrainer les arbres menacés. Celui présenté au concours est le plus âgé d’entre eux, du haut de ses 180 ans. C’est le patriarche, au tronc ouvert et aplati, dont le camaïeu de beige et de gris est couvert d’anciennes blessures, en relation avec le bombardement du pont sur la Loire, situé tout près, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il est parrainé par Rémy Julienne, l’ancien cascadeur, qui s’amuse à dire que, tout comme lui, cet arbre est cabossé. Aux dernières nouvelles, et au terme de nombreux rebondissements, il semblerait qu’il soit pour l’instant tiré d’affaire, lui et ses compagnons de combat.
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L’arboretum national des Barres est l’un des plus grands d’Europe. Géré par l’Office national des forêts, il abrite, sur 35 hectares, un remarquable patrimoine végétal constitué de 2 600 espèces
et sous-espèces, venues des cinq continents, et représentées par quelque 9 250 arbres et arbustes. Une adresse incontournable pour tout amoureux des arbres.
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Selon la tradition orale populaire, le tilleul de La Postolle aurait été planté en 1598 pour célébrer l’édit de Nantes et la paix revenue dans le royaume de France et de Navarre. La région fut durement touchée par ce conflit sanglant entre 1562 et 1598. Maximilien de Béthune, baron de Rosny et duc de Sully, fut le Premier ministre surintendant des finances d’Henry IV. Il réorganisa le pays en ruine, relança l’agriculture et le commerce. Il demanda que l’on plantât des ormes et autres arbres le long des routes royales et des canaux qu’il fit creuser. Ces arbres prirent les noms de « Sully » ou « Rosny » selon les lieux. Les tilleuls fréquemment plantés près des églises furent respectés et entretenus au fil des siècles. C’est le cas du Rosny de La Postolle. En 1789, c’est sous son ombre que furent signés les cahiers de doléances des délégués aux états généraux. Son tronc creux et noueux abrita longtemps les jeux des enfants. On vendait jadis ses fleurs parfumées au printemps. Elles font toujours le bonheur des abeilles, abritées derrière la pierre de dédicace, au-dessus du porche de l’église.
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Dans la forêt domaniale de Vauluisant (2 400 hectares), dite aussi de Lancy, on trouve des arbres remarquables, comme les « Cinq Frères », un bouquet de cinq chênes sessiles, ou encore le « Chêne du Sauvageon » (près de 5 mètres de circonférence), mais aussi des mégalithes : des dolmens, dont certains sont classés monuments historiques, et des polissoirs.
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