Ce grand chêne, que l’on appelle ici « u liccionu » en langue corse, est situé sur la commune de Saliceto, dans une région montagneuse de la Haute-Corse, non loin de Corte. Plusieurs fois centenaire, il est implanté à côté d’un petit sentier de montagne, entre deux hameaux. On ne le découvre vraiment qu’une fois arrivé tout près, au milieu de nombreux autres chênes qui ont poussé autour de lui sur de petites terrasses de pierres sèches autrefois cultivées. La cueillette de glands pour les cochons et les ânes était encore fréquente au début du siècle dernier. Il est majestueux, s’élève haut vers le ciel et ses racines gigantesques ont poussé en encerclant un gros rocher. Ses branches s’étalent horizontalement sur plusieurs mètres, créant une atmosphère particulière de sérénité et de bien-être. Les enfants viennent y jouer et grimper, c’est un lieu où les familles se retrouvent pour passer un moment agréable. Installée depuis quelques mois dans le village tout proche pour développer une activité d’herboriste et de naturopathe, Isabelle Teroitin, qui a proposé la candidature, se rend régulièrement au pied du chêne pour méditer et pratiquer le yoga. Quel plus bel endroit peut-on trouver pour se ressourcer et profiter des bienfaits d’un arbre séculaire ?
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Au cœur même de la vieille ville de Vendôme (Loir-et-Cher) et de ses superbes rues piétonnes, un petit passage – nommé Édouard Massé – permet de s’immiscer entre les maisons et de longer
le Loir afin de gagner un beau jardin. Là apparaît un très beau platane, dont on remarque de suite
l’empattement. Ses grosses racines s’ancrent sur une ancienne balustrade et viennent plonger dans
la rivière, au point de servir volontiers de reposoir aux canards. Ce platane est le plus ancien arbre
répertorié de Vendôme. Il a été planté en 1759 à l’extrémité orientale de l’île Paradis (le nom du
lieu à l’époque), constituant le premier jalon du jardin d’ornement qui allait remplacer les formes
vivrières antérieures (vergers et potagers). Ce jardin compte désormais de nombreux arbres et
une diversité de fleurs tout à fait intéressante. Il se dit ici qu’un certain Honoré de Balzac, alors
interne dans le collège oratorien situé juste à côté, aimait à l’admirer depuis sa fenêtre. Les plus perspicaces des lecteurs assurent même qu’il l’évoque dans son ouvrage Louis Lambert,
publié en 1832. Aujourd’hui, les habitants sont tout aussi sensibles à cet arbre qui fait partie
intégrante de l’histoire de la ville, comme en témoignent les téléphones portables brandis vers lui par presque tous les promeneurs que nous avons vu passer alors que nous réalisions les prises de vue.
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Le tamaris d’Afrique du lieu dit Losari, à Belgodère, se présente sous la forme d’une cépée de 10 mètres de circonférence au sol qui pointe à une hauteur de 11 mètres. C’est une taille rarement atteinte chez cet arbuste natif des régions côtières de l’ouest de la Méditerranée, qui ne dépasse pas 2 à 3 mètres en général. Mais ce qui impressionne encore davantage, c’est la surface occupée par l’arbre, proche de 600 mètres carrés ! Cette croissance remarquable est probablement liée à l’abondance de l’eau sur le site. Les dimensions et les anciennes photographies disponibles laissent penser que ce tamaris est très certainement centenaire. Il présente une forme tentaculaire, formée de pas moins de 16 charpentières rampantes et tortueuses. Certaines sont entrelacées, quand d’autres s’étendent au-dessus de la rivière Fiume di Regino. Comme bien souvent pour les sujets âgés de cette espèce, le tronc et les charpentières ont tendance à se creuser ; deux sont d’ailleurs brisées, mais toujours vivantes. Un deuxième arbuste sort également de terre via le marcottage d’une des charpentières. Ses feuilles en écailles imbriquées, vertes à gris vertes, et ses fleurs blanches à rose pâle, apportent de la couleur dès la fin de l’hiver. Une merveille naturelle.
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Photos de la remise des prix de l'édition 2018.
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On ne peut le manquer : il est là, dans toute sa splendeur, à étaler ses longues branches au milieu de cette ferme normande. Sa particularité est d’avoir un tronc court et une ramification des branches charpentières qui démarre tout près du sol. On devine que dès son plus jeune âge, il bénéficiait déjà de lumière et de la large place qu’on lui accorde aujourd’hui, ce qui fait de lui le noyau central de l’exploitation. En cette fin d’été, Cécile Rousselet est très affairée à ramasser les nombreux fruits de ses vergers. C’est une année prodigue. Exploitante agricole, elle récolte et transforme essentiellement des pommes et des petits fruits rouges. Son cidre est un délice. Elle connaissait le concours depuis quelques années, mais c’est la première fois qu’elle présente un arbre, son arbre. Le noyer est un refuge pour la faune, chaque année il abrite un nid de pie et, dès l’automne, les écureuils viennent y chercher des noix dont ils raffolent, c’est un plaisir quotidien de les voir. « Le noyer est un havre de paix et une source de bien-être, il fait l’admiration de nos visiteurs. Il nous fournit fraîcheur et ombre nécessaire l’été, une nourriture riche à l’automne et une vue magnifique toute l’année », confie Cécile. Sa candidature n’a pour ambition que de mettre un arbre du quotidien en valeur, un arbre auquel on se sent lié, pour sensibiliser à la préservation de la nature. C’est l’essence même du concours.
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On le voit de loin quand on approche du domaine du Haut-Vernay, mais c’est véritablement à son pied que l’on découvre les dimensions extraordinaires de ce cèdre du Liban. Il est comme un bouquet d’arbres, une cépée de huit troncs qui montent vers le ciel, à près de 30 mètres, presque à vouloir chatouiller les nuages. Sa circonférence approche les 7 mètres à hauteur d’homme, mais tutoie les 10 mètres à la souche, au niveau du collet. « Il était bien plus grand avant », me confie Philippe Soulassol, le propriétaire. « Quand nous avons acheté la maison, qui n’était plus habitée depuis des années, le cèdre avait vraiment pris ses aises, il recouvrait pratiquement toutes les toitures et il a fallu évidemment le contenir, car il mettait en péril les bâtiments. C’est ainsi que trois grosses charpentières ont été coupées, il y a une trentaine d’années, et des haubans ont été posés à différents endroits, il y a dix ans. » Aujourd’hui, c’est un arbre très équilibré, il trône dans la cour en forme de U et son houppier est très aérien : il fait la joie et la fierté de ses propriétaires. Il a été classé « arbre remarquable » en 2018. Situé en pleine nature, entre bois et champs, le domaine accueille beaucoup d’oiseaux : des mésanges, des pigeons, des tourterelles… Tout ce petit monde ailé profite largement du cèdre, y compris la nuit, car on retrouve régulièrement au sol des pelotes de réjections et des fientes de la chouette effraie. Les fouines aussi s’en donnent à cœur joie, avec tous ces troncs et branches à grimper et dévaler.
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