Un jour de 1991, Élise Inversin, bergère de son état, décide de démaquiser le lieu-dit de Gettone, afin de limiter les risques d’incendie et préserver ses moutons. Ce faisant, elle met au jour
un arbre, enseveli là depuis des années. Immédiatement, elle se rend compte de son grand âge (entre 800 et 1 000 ans). À l’époque, le pistachier n’intéresse personne. Le 8 juillet 2000,
le quartier est la proie des flammes. Quand les pompiers arrivent pour protéger sa villa, Élise les stoppe net : « La maison, on pourra la reconstruire ; l’arbre, on ne le remplacera pas ! »
Depuis, l’arbre est une star à Ghisonaccia. Camille (ci-contre avec ses frères) a remporté le 1er prix de poésie grâce à lui : Arbre, mon ami. Ce sont les trois enfants qui le présentent au concours.
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Tel le phénix, cet arbre a le pouvoir de renaître de ses cendres. Dans la nuit du 7 au 8 mai 1902, une pluie torrentielle tombe sur la montagne Pelée. Le volcan s’est réveillé ! L’éruption
qui s’ensuit détruit entièrement Saint-Pierre. Planté au bord de la route au-dessus de la commune, le fromager est, lui aussi, consumé par la nuée ardente. Ne reste que son tronc
calciné… Mais les vieux sorciers antillais, qu’on appelle les quimboiseurs, vous le confirmeront : l’arbre est doté d’étonnants pouvoirs. Cinquante ans après la catastrophe, des bourgeons
apparaissent sur le tronc brûlé. Aujourd’hui, de grosses branches perpendiculaires surplombent à nouveau la route. En créole, le mot « quimbois » signifie « Tiens bois ». C’est pas sorcier !
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Les pionniers caravelles (les 14-17 ans) du groupe scout de Saint-Denis sont si fiers de cet arbre qu’ils l’ont inscrit au concours de l’Arbre de l’année. Ou plutôt, de ces arbres,
car ils sont deux. Tellement imbriqués, ils ne font plus qu’un au centre du square Leconte de Lisle (le grand poète est né ici). Est-ce grâce à cette alliance que l’on fait souvent des rencontres
sous sa ramure ? Ou bien grâce à son beau port ombelliforme, où il fait bon se retrouver au frais ? On l’appelle aussi « arbre de l’intendant », en mémoire à Pierre Poivre, grand botaniste
originaire de Lyon dont la devise était : « Les obstacles déconcertent les têtes faibles et animent les bons esprits. » Ne serait-ce pas également une devise scoute ?
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L’orme champêtre de Bettange (Moselle), nommé aussi l’orme éternel, est classé monument
historique depuis 1938. Il aurait été planté en 1593 selon la légende, mais est sans doute
plutôt âgé d’environ 250 ans, ce qui n’est déjà pas rien ! Il arbore une forme noueuse très
particulière qui est le fruit de plusieurs repousses et marcottes remarquables. Cela lui
donne un houppier pratiquement équilibré, et témoigne surtout d’une histoire mouvementée !
S’il est toujours là, à défaut sans doute d’être éternel (même si on lui souhaite), c’est qu’il a développé une notable résistance à la graphiose. L’orme champêtre est une essence qui était jadis très répandue en France, mais dans les années 1920, la graphiose de l’orme, une maladie fongique,
apparaît aux Pays-Bas et se diffuse dans toute l’Europe. Elle mène l’espèce vers une régression
généralisée, au point que les vieux et gros spécimens ont aujourd’hui quasiment disparu. L’orme
de Bettange est un survivant ! L’association Hêtre vit vent, qui porte cette candidature, s’est donné
pour objectif de présenter chaque année un candidat au concours de L’Arbre de l’année dans
l’optique de créer un parcours didactique, présentant les arbres jugés localement remarquables,
qu’ils soient labellisés ou non.
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Perché sur une colline boisée de la montagne Noire et adossée aux ruines d'une chapelle péromane, ce hêtre arbore fièrement ses épaules de centenaire. De grosses branches émanent de son tronc massif, constellé de mousses vertes et de lichens gris. Il émane de la puissance. Laetitia Souloumiac connaît l'arbre depuis son enfance. A l'occasion de ce concours, elle creusa leur passé respectif et fit une étonnante découverte. Elle apprit, non sans une certaine stupéfaction, que ses ancêtres avaient vécu tout près de l'arbre. Ces recherches ont révélé un lien insoupçonné. Est-ce qu'un arbre peut faire partir d'une famille ? Oui assurément.
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L’histoire de cet if est étroitement liée à celle de l’actuel cimetière d’Antrain de Val-Couesnon, dont la création date du tout début du XIXe siècle. Les recherches que nous avons entreprises donnent à penser que cet if atteint l’âge respectable d’environ 220 ans », soulignent François Closset et Christian Marochain, de l’association Fougères Environnement. Arbre de la mort pour certains, de la vie pour d’autres, cet if abrite sous son couvert la tombe d’un ancien médecin de la commune, réputé détenir le pouvoir de faire marcher les jeunes enfants en retard. De nos jours, des parents viennent encore s’y recueillir de temps à autre dans l’espoir d’accélérer les premiers pas de leur bambin. L’if
présente la particularité de posséder à la fois un port de houppier libre et un court tronc entouré d’une topiaire en forme d’ogive, ce qui est unique dans la région. La facilité avec laquelle l’if produit des bourgeons, et donc des gourmands, a permis aux jardiniers successifs de façonner cette topiaire qui masque entièrement le tronc trapu. On ne sait d’ailleurs pas trop pourquoi la taille a été ainsi réalisée… Mais il en résulte une silhouette champignonesque originale qui donne un cachet
tout particulier à l’endroit.
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Il est rare que l’on dispose pour un arbre d’une date de plantation fiable. Ce tilleul fait office
d’exception. Planté en 1551, il a 473 ans ! Cela fait de lui le plus vieux tilleul de Bourgogne, et aussi le plus gros, avec une circonférence de 9,2 mètres. On ne sait pas précisément à quoi correspond
cette date de 1551, mais une chose est sûre, c’est que le tilleul de Sagy est plus ancien que
l’ordonnance de Sully (1600-1602). Maximilien de Béthune, baron de Rosny et duc de Sully, a été le premier ministre surintendant des finances de Henry IV. Après l’Édit de Nantes, qui a mis fin aux guerres de religion ravageant le royaume de France et de Navarre, il a réorganisé le pays en ruine et demandé que l’on plante des ormes et des tilleuls dans les villages. Ces arbres prirent le nom de Sully ou Rosny selon les lieux. Les tilleuls fréquemment plantés près des églises ont été entretenus
au long des siècles. Le tilleul de Sagy, lui, n’est lui pas un « Sully ». Les habitants du village lui ont attribué officiellement le titre d’Arbre de la liberté en 1792, alors qu’il était plutôt de tradition de planter un jeune arbre pour célébrer la nouvelle République. En juin 1909, le tilleul, âgé de 350 ans environ, est classé site naturel en vertu de son caractère remarquable.
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Le hêtre pourpre s’épanouit sur la grande pelouse du lycée Lakanal, à Sceaux, au sein d’un ensemble de bâtiments datant de 1885 et inscrits à l’inventaire des monuments historiques.
Son implantation au centre d’un parc de 10 hectares, qui dépendait à l’origine du domaine
de Sceaux, a été souhaitée dès la construction de ce dernier. 2 600 élèves et 220 professeurs passent aujourd’hui chaque jour à son pied. Les plus jeunes s’y amusent tandis que les étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles y révisent leurs examens. Avant eux, d’illustres personnes ont également foulé ses racines. Ce hêtre pourpre a en effet vu défiler des pans entiers de l’histoire locale ! De grands romanciers et littéraires de la fin du XIXe et début du XXe
siècle, à l’instar de Maurice Genevoix, Charles Péguy et Alain-Fournier, ont étudié sous son ombrage. C’est aussi ici que Frédéric Joliot-Curie s’entraînait avec l’équipe de football du lycée, quand Frantz Reichel allait lui fonder la première association sportive universitaire du pays avant de remporter, en 1900, le premier titre olympique français en sport collectif (le rugby !).
Le hêtre pourpre est un arbre historique.
Il a été choisi comme logo pour représenter le lycée
et s’affiche dés
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Originaire des vallées du Caucase – cette chaîne de montagnes qui sépare l’Europe de l’Asie et qui fait le trait d’union entre la mer Noire et la mer Caspienne –, le noyer du Caucase a été introduit en France en 1784. Cette essence a depuis été utilisée à des fins ornementales dans une grande partie de l’Europe, grâce notamment à ses capacités naturelles de multiplication, qui lui valent aussi d’être une plante invasive dans certaines régions. Il en existe de remarquables dans des parcs et jardins parisiens. Celui du domaine de Fresnoy, à Loison-sur-Créquoise, en impose aussi. Son feuillage élégant, qui rappelle celui du frêne (d’où son nom scientifique), et ses spectaculaires grappes de fruits qui pendent et peuvent atteindre 50 centimètres de long, surprennent ! Ce n’est pas Florence
Karras, la propriétaire, qui irait démentir : alors qu’elle cherchait en 2021 un lieu pour s’installer
et développer une proposition de tourisme expérientiel autour de la nature et des arbres, elle est tombée amoureuse du domaine et de cet arbre d’une élégance folle. Deux ans plus tard, le noyer poursuit son offensive de charme : alors même que nous sommes en train de réaliser les images de son arbre en sa compagnie, son téléphone sonne. Elle apprend qu’il vient d’obtenir le label « Arbre remarquable de France ». Une larme de joie perle sur sa joue. Elle est définitivement conquise.
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En voilà une silhouette particulière : son écorce crevassée lui fait trois grandes protubérances, dont les deux latérales sont quasi symétriques, et lui donnent une forme unique, comme un air de rapace protecteur avec ses ailes déployées ! Ces ailes de bois, qui le rendent si original, pourraient provenir d’un incendie, comme en témoigne le cœur de l’arbre, qui est brûlé. Mais il faut avouer qu’un certain mystère demeure, un mystère qui ne manque pas de se manifester quand on approche de l’arbre, de l’aveu même de son découvreur : « Quand vous êtes sous l’arbre, sous ses ailes, vous ressentez instantanément un sentiment de protection. Vous avez la sensation, à la fois étrange et agréable, de devenir invincible et de percevoir les choses différemment. Vous avancez de quelques pas et cette sensation presque palpable disparaît totalement. Quand des enfants sont en dessous, ils ne prononcent plus un mot et ouvrent grand leurs yeux.» Le chêne-liège de Ghisonaccia, véritable arbre-oiseau, a des pouvoirs magiques !
Aux alentours
Pourquoi ne pas rendre une petite visite au pistachier lentisque qui a été élu Arbre de l’année 2011 ? Situé non loin, au lieu-dit Gattone, cet arbre serait le plus vieux de son espèce dans tout le bassin méditerranéen. Les spécialistes s’accordent à dire qu’il a entre 800
et 1 000 ans.
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