Vous ne pouvez pas le louper : d’une dizaine de mètres d’envergure, il trône majestueusement devant le portail de la petite église du XIIe siècle, protégé par un muret de pierre.
Lui est contemporain d’Henri IV, planté là en 1598, suite à l’appel du surintendant des finances du royaume, Maximilien de Sully, pour commémorer la fin des guerres de religion.
D’où son nom de Teil de Sully. La municipalité de Brux (représentée ci-contre par Christian Morillon, adjoint au maire, et Pierre Guilbault, adjoint responsable des Affaires culturelles
de la commune) en est très fière. Et en prend grand soin. Pas d’horrible panneau ni de boîte postale intempestive pour venir gâcher la vue de cet ancien. Respect !
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Avec son large tronc verruqueux, ses racines semblables à des membres et son look hirsute, il semble tout droit sorti de la Vieille Forêt du Seigneur des Anneaux. « On distingue un visage,
avec deux yeux, un nez rond et une bouche esquissée », précise Isabelle Ducatillon, la propriétaire du château de Bourgon, magnifique bâtisse des XVe et XVIe siècles. C’est dans son parc quetrône le vieillard. Un châtaignier tricentenaire, autour duquel rôde le fantôme de la Dame blanche. Isabelle et son mari Alain (ci-contre) ont acheté château et forêt sur un coup de coeur.
Avec l’idée que culture et nature sont un patrimoine commun… qu’ils font partager à la manière hospitalière des gens du Nord, dont ils sont originaires. Alors, bienvenue chez les Ducatillon !
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Il était une fois un tout petit pommier perdu dans une immense forêt de feuillus : la forêt de Chaux et ses chênes sacrés, ses grandes hêtraies et charmaies, avec, en son sein, le village
de La Vieille-Loye. Un jour, les enfants de l’école, hauts comme trois de ses pommes, par l’entremise de leur bonne fée, l’institutrice Martine Auriol, font entrer le petit pommier au tronc
tortueux dans leur imaginaire. Et, laissant libre cours à leur imagination, ils inventent sa légende. Comme les grandes personnes, qui ont perdu leur âme d’enfant, ont parfois du mal
à comprendre les histoires des tout-petits, ces derniers fabriquent des marionnettes-arbres pour illustrer leur conte. Et recréer l’esprit facétieux de la forêt. Tels des lutins…
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A-t-on jamais vu plus grand poirier ? Plus de 20 mètres de hauteur ! Planté en 1820, greffé, il s’est mis à grimper très haut et à donner des fruits au goût incomparable. Bernard Das l’acquiert en 1944, en achetant, avec son épouse, la petite ferme sur laquelle l’arbre a pris racine.
Ce dernier devient vite leur fierté. Bernard fait du poiré, sa femme, des confitures.
Chaque année, famille et amis s’étonnent : comment un poirier non traité peut-il être
aussi grand, aussi fort, et donner autant de fruits sains par centaines de kilos ?
Bernard a vieilli aux côtés de « son » poirier, son fidèle compagnon depuis soixante-sept
ans. C’est aujourd’hui un papy de 94 ans. Comme l’incroyable arbre fruitier,
il a toujours bon pied, bon œil.
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Ce hêtre tortillard, c’est d’abord l’histoire d’une passion. Celle qui anime Martine et François Cornevaux lorsque, en 2004, ils acquièrent la Manufacture royale de Bains-les-Bains, un magnifique site industriel des XVIIIe et XIXe siècles… à restaurer entièrement ! Puis l’histoire d’une amitié.
Celle qui unit Martine et Annie Lhommée, la documentaliste du lycée Pierre-de-Coubertin, à Nancy, depuis les bancs de l’école. Enfin, l’histoire d’un coup de cœur. Celui des élèves de BTS
dudit lycée pour cet arbre qui se tortille dans tous les sens. Il y a quelques mois, ils avaient choisi Martine comme marraine ; ils sont devenus les parrains de son arbre.
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On le repère à plusieurs lieues à la ronde, belle boule verte en surplomb de prairies fleuries. L’aïeul qui a enfoui la graine dans la terre de ses ancêtres voici 85 ans n’est plus là. Une graine
qui a grandi, grandi… jusqu’à devenir ce beau tilleul perché sur un coteau. De là-haut, on peut apercevoir l’église où il s’est marié et le cimetière où il repose. Enfants, petits-enfants
et arrière-petits-enfants chantent et dansent aujourd’hui sous ses branches en souvenir du papy. À l’accordéon, Jocelyne, l’une de ses filles, qui porte en souvenir le chapeau de son père.
Tata Gene, la doyenne de 97 ans, est aussi de la fête. Merci à Virginie, qui présente le tilleul de son grand-père à ce concours : grâce à elle, on sait maintenant que les arbres ont une âme…
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« Il a dû faire toutes les guerres pour être aussi fort aujourd’hui… » Qui ? Cet acacia de belle taille, dont la municipalité de Liebsdorf, en la personne de Bernard Schlegel, adjoint au maire, porte la candidature. Et quelles guerres ? Celles qui anéantirent ce village alsacien – tantôt rattaché à l’Allemagne, tantôt à la France – à maintes reprises. Tout proche de la Suisse, Liebsdorf est devenu, lors de la guerre de 1945, le point de passage idéal pour ceux qui fuyaient la Gestapo… Fait étrange, un érable fugitif, lui, s’est caché dans l’acacia : il y a pris racine et la cohabitation est réussie. Signe que les temps ne sont plus à la guerre entre les communautés ? « Il a dû faire toutes les guerres de la vie et l’amour aussi. » Liebsdorf ne signifie-t-il pas le « village de l’amour » ?
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L’if d’Estry a beaucoup d’amis à la mairie, à commencer par monsieur le Maire, Didier Renouf, fier de présenter ce vénérable gardien du temple. Son âge ? Entre 1600 et 1800 ans !
C’est sûrement l’arbre le plus âgé de ce concours, voire d’Europe ! Sur le vert foncé de ses aiguilles tranche le rouge vif de ses arilles. Fidèle à la tradition – à cause de sa toxicité ? –, il trône au beau milieu du cimetière qui entoure la petite église. En témoin de la grande histoire et symbole de résistance : à onze reprises, pendant la Seconde Guerre mondiale, Estry fut perdu
puis repris par les Alliés au cours d’intenses combats. Le village fut presque entièrement détruit. L’if, lui, est resté debout, à côté de l’église en ruines. Mémoire, toujours vivante, d’Estry.
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Assis, tel un patriarche au milieu de sa famille réunie autour du noyer,
monsieur Facqueur est un homme heureux. Depuis 56 ans, l’arbre fait la fierté
de son jardin. Il n’avait que 24 ans lorsqu’il l’a planté tout au fond du potager,
à partir d’une noix. Extrêmement généreux, l’arbre le lui a rendu au centuple !
Il est grand et fort pour son jeune âge. Il faut dire qu’il a été chouchouté,
avec de la bonne terre de compost à son pied. Solide pilier,
ne symbolise-t-il pas l’amour, le respect, le partage, la solidarité ?
Bref, toutes les valeurs familiales à lui tout seul ?
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Il est le gardien de la prairie. Et le témoin de la violence faite aux arbres autochtones. Nous sommes dans les Landes, où l’on a planté des pins. Beaucoup de pins… afin de fixer les dunes.
En 2009, la tempête Klaus, qui traverse le Sud-Ouest, dessouche et sectionne les pins maritimes. Mais pas le tilleul des fils Delage ! C’est le benjamin, Nicolas (8 ans), qui l’a inscrit au concours
de l’Arbre de l’année. Avec son frère Mario, il a grandi à ses côtés. Et dans ses branches ! Solides et accueillantes, elles forment comme un plafond, là-haut, telles les poutres d’une maison.
Il n’y a pas d’arbre plus bienveillant que ce tilleul : de toute évidence, Mario et son ami Axel se sentent à l’abri dans sa ramure, qui enveloppe le tronc jusqu’au sol. Un, deux, trois… grimpez !
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