Pour le remercier de son implication, un prix d’honneur à été remis en hommage à Robert Bourdu, professeur de physiologie végétale pour avoir sauvé le Chêne millénaire d’Allouville, l’un des arbres doyens de notre pays et arbre référent des Arbres Remarquables de France.
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Dans la petite commune forestière de Saint-Hubert, non loin de Metz, se cache un trésor. Au hasard d’une balade, Delphine Stegre, de l’association Hêtre vit vent, qui porte cette candidature avec la mairie, découvre un magnifique alignement d’arbres fait de hêtres, de chênes, de charmes, de houx…, il y a même un frêne tout à fait remarquable. Tous ces arbres poussent de part et d’autre d’un minicanyon constitué de petites falaises. Arrivé face à un beau hêtre, comme suspendu sur la paroi, l’émotion est difficilement descriptible. Outre son tronc parfaitement droit et son houppier vigoureux et équilibré, cet arbre trouve son originalité dans son implantation : son collet est situé en surplomb du chemin à environ six mètres de hauteur. Son aspect majestueux est renforcé par sa localisation, à l’endroit où les parois rocheuses de part et d’autre se rapprochent. Plus avant, on peut admirer son système racinaire très étendu et partiellement apparent, qui lui permet, comme à ses congénères alignés tout au long de ces petites falaises, de se maintenir et de se développer dans un contexte pourtant bien peu favorable. En effet, la paroi est composée d’une roche peu cohérente, le grès rhétien, dans laquelle la végétation a généralement du mal à s’installer durablement en raison de sa friabilité. Pourtant, depuis une centaine d’années, il reste malgré tout solidement ancré dans le sol, telle une magnifique et bienveillante Lorelei végétale.
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Ce magnifique ficus, dont le tronc est constitué de cinq charpentières qui se séparent tout près du sol, a précisément l’âge de 42 ans. Il a été planté en 1980 sous le commandement du lieutenant-colonel Porte, chef de corps du régiment du service militaire adapté de la Guadeloupe (RSMA). Cet arbre accompagne les jeunes volontaires de Guadeloupe et de Saint-Martin en formation au sein du RSMA, qui est un dispositif d’insertion socioprofessionnelle recrutant environ 800 jeunes éloignés de l’emploi par an, pour les préparer à une trentaine de métiers différents, avec un taux d’insertion supérieur à 80 %. Cet arbre est situé dans la ferme pédagogique, en cours de conversion agriculture biologique, qui accueille les volontaires stagiaires de la section du vivant.
Il pousse au bord d’une grande mare où
se plaisent des canards, des oies et des tortues aquatiques. Cette section forme les stagiaires à différents métiers : ouvrier polyvalent
de l’agriculture (maraîchage et élevage), ouvrier polyvalent de l’environnement (élagage) et agent polyvalent de l’environnement (aménagement paysager).
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Pour admirer le gros chêne au sommet du baou (rocher en provençal) de la Gaude, à Saint-Jeannet, dans l’arrière-pays niçois, il faut être motivé et marcher une heure et demie depuis le centre historique. Entouré de quatre murs en pierres sèches, tout porte à croire qu’il a grandi au milieu d’une bergerie en ruines. Un autre élément attire l’attention sur cet arbre unique : de nombreux tas de pierres ou clapiers. Ceux-ci sont les témoins d’une technique extrêmement efficace permettant de créer par condensation une zone d’humidité favorable à la croissance de l’herbe. On raconte qu’il s’agissait d’un chêne sacré près duquel des cérémonies druidiques auraient eu lieu. On remarque encore aujourd’hui qu’une petite pierre polie a été positionnée à l’est de l’arbre. Pierre à sel, pierre d’autel ou pierre sacrificielle ? Un chêne sacré peut-être, mais pas uniquement d’un point de vue mystique, car il l’était aussi pour les troupeaux de moutons et de chèvres. En effet, il fut un temps où les terrasses alentour étaient cultivées et les troupeaux menés ici en pâturage. À l’ère révolue du pastoralisme à Saint-Jeannet, dont le saint patron est un berger, un seul arbre à la ronde procurait une ombre généreuse et de la fraîcheur, c’était lui, le fameux gros chêne. Aujourd’hui, ce sont les randonneurs qui se délectent de ses bienfaits. L’arbre a longtemps appartenu à des particuliers et c’est très récemment qu’il a été offert à la commune sous la forme d’un don. Le notaire étant sur le point de finaliser la succession, il est envisagé la mise en place d’une signalétique patrimoniale, qui parlera bien entendu de son histoire, liée à son implantation géographique et géobiologique, et appuie l’idée que ce chêne a pu être par le passé un arbre sacré. Mais pitié, pas de panneaux à proximité immédiate, et encore moins sur l’arbre lui-même !
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Le jardin public de l’hôtel de ville de Fontenay-le-Comte, d’une surface de cinq hectares, se situe au cœur de la cité, sur la rive droite de la Vendée. C’est un jardin paysager et non géométrique à l’anglaise, typique du milieu du XIXe siècle, qui privilégie l’irrégularité avec des lignes courbes, des effets naturels, un bassin, des allées sinueuses et une rivière anglaise traversée par deux petits ponts en rusticage. On y trouve aussi quelques « fabriques », ces miniatures d’édifices très tendance à cette époque romantique, comme une grotte artificielle, faisant référence au bosquet des rocailles du jardin de Versailles, et une rocaille. Il y a, dans ce jardin très bien entretenu, un bel inventaire d’arbres : des pins, des cyprès, un palmier de Chine, un cèdre pendulaire, un yucca, un if topiaire, une haie de tilleuls, des arbres des pagodes, un tulipier de Virginie, des magnolias, un micocoulier, un cèdre pleureur, un hêtre et un frêne pleureurs et un séquoia géant de belle facture (5,8 mètres de circonférence). Il y a aussi plusieurs platanes, dont cinq sont imposants et très élancés, qui constituent un bouquet remarquable. Stéphane Barbier, de l’association A.R.B.R.E.S., qui a présenté la candidature, n’a pour seule ambition que de sensibiliser à la protection des arbres : « L’arbre est un élément de notre patrimoine, de notre Histoire, il devrait être protégé au même titre que le patrimoine historique. » Il me précise qu’il y a un gros noyau de platanes remarquables dans cette partie de la Vendée : ceux de Fontenay-le-Comte sont une belle occasion d’attirer l’attention sur ces arbres. Objectif réussi !
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A Villesèquelande, petit village ensoleillé du Carcassès, dans l’Aude, on prend les arbres au sérieux. Sur la place centrale, entre l’église et la mairie, un orme séculaire trône fièrement depuis plus de 400 ans. On l’appelle l’ormeau de Sully et il est classé « arbre remarquable » depuis 2013. Planté sous le règne d’Henri IV sur ordre de son ministre et conseiller Sully, il a assisté à la création du canal du Midi, qui traverse la commune. Il a surtout été le témoin, depuis le temps, de la vie quotidienne de ses habitants. C’est ainsi qu’il a vu, depuis l’institution de l’état civil en 1792, le référencement de 987 naissances, de 518 mariages et de 1 055 décès ! En 2020, le maire Aurélien Turchetto propose un projet autour de l’arbre. Une initiative acceptée et qui permet, en 2021, de donner naissance au « Village de l’arbre », seul et unique village en France et dans le monde ainsi labellisé (la marque est déposée à l’Institut national de la propriété industrielle). L’objectif est de créer une dynamique locale autour d’un véritable plan de l’arbre, qui comprend notamment l’élaboration d’un arboretum aux abords du canal du Midi, une parcelle de sept hectares où un arbre est planté à chaque naissance, la distribution d’un arbre par foyer de vie en association avec la pépinière du département de l’Aude, la désimperméabilisation partielle des rues et de la cour de l’école, dans laquelle une microforêt « méthode Miyawaki » va être implantée pour permettre le rafraîchissement naturel des bâtiments. La création d’un parcours culturel est aussi à l’étude. Tout un écosystème sociétal et environnemental se forme ainsi autour de l’arbre : l’ormeau de Sully est en de très bonnes mains.
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Le gros chêne du bois du Thuilay est une curiosité locale, souvent le but d’une promenade en famille. C’est aussi le rendez-vous des chasseurs et peut-être même, à certaines heures, celui des amoureux. Au printemps, c’est le lieu où se rencontrent les cueilleurs de jonquilles, car nombreux sont ceux qui viennent ramasser la première fleur de l’année pour égayer leur maison de corolles jaune soleil. En plusieurs siècles, au moins cinq disent les spécialistes, peut-être même sept, il a été le témoin de bien des évènements. Parmi eux, il en est un, cuisant, qui aurait bien pu le faire disparaître. À la fin de la Grande Guerre, des prisonniers allemands étaient employés dans une ferme de Faverolles. Leur lieu de travail, à proximité de cet arbre, se trouvant trop éloigné de leur hébergement, leur déjeuner leur était remis le matin, à charge pour eux de le réchauffer. C’est ce qu’ils faisaient au pied du chêne. Un jour, par maladresse ou manque de prudence, le feu allumé trop près de l’arbre s’y propagea. Il fallut pour le sauver colmater la plaie avec du ciment. La vie d’un vieil arbre n’est pas un long fleuve tranquille : quelques semaines après son inscription au concours, l’une de ses charpentières se rompait subitement à la suite d’un gros coup de vent. Le jour de la prise de vue, Olivier Hanquez, qui a présenté la candidature, ne peut se rendre disponible comme prévu : il est à la maternité où sa femme a accouché plus tôt que la date pressentie. Rendez-vous manqué, comme si, pour une fois, l’arbre voulait esquiver un rendez-vous. La maman et le bébé vont bien, le vieil arbre avait finalement donné rendez-vous au papa là où il devait être, c’est-à-dire auprès des siens, en attendant, un jour, de rencontrer toute la famille à l’occasion d’une promenade en forêt.
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La découverte de ce robinier monumental dans un parc privé de Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, à quelques encablures de la mer, résulte d’une rencontre entre David Happe, expert arboricole, et les propriétaires, M. et Mme de Sagazan. Ces derniers s’inquiétaient de l’état de l’arbre, dont ils ignoraient le caractère remarquable. Ils font appel à l’expert qui se rend sur place pour examiner le supposé malade et c’est un véritable choc : non seulement l’état de santé est très bon, mais de plus il s’agit d’un spécimen comme il n’en a jamais vu ! David Happe entreprend alors des recherches qui mènent à une conclusion claire et nette : avec un tour de taille de 5 mètres, le robinier du manoir de Gourveau est le plus gros robinier de Bretagne et il s’agit même de l’un des trois plus gros spécimens de France, le premier se situant dans la Vienne, avec 5,8 mètres de circonférence. Et il figure parmi les vingt sujets les plus imposants d’Europe. Sacrée découverte ! À défaut d’archives sur sa date d’implantation, on se prête à imaginer que l’arbre pourrait être contemporain du manoir construit en 1638, après avoir été peut-être débarqué sur les quais de Roscoff (à moins de 5 kilomètres vers le nord) par un navigateur-botaniste averti ? Sur la proposition de David, M. et Mme de Sagazan acceptent de l’inscrire au concours de L’Arbre de l’année 2022. Vous connaissez la suite.
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