L’if d’Estry a beaucoup d’amis à la mairie, à commencer par monsieur le Maire, Didier Renouf, fier de présenter ce vénérable gardien du temple. Son âge ? Entre 1600 et 1800 ans !
C’est sûrement l’arbre le plus âgé de ce concours, voire d’Europe ! Sur le vert foncé de ses aiguilles tranche le rouge vif de ses arilles. Fidèle à la tradition – à cause de sa toxicité ? –, il trône au beau milieu du cimetière qui entoure la petite église. En témoin de la grande histoire et symbole de résistance : à onze reprises, pendant la Seconde Guerre mondiale, Estry fut perdu
puis repris par les Alliés au cours d’intenses combats. Le village fut presque entièrement détruit. L’if, lui, est resté debout, à côté de l’église en ruines. Mémoire, toujours vivante, d’Estry.
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« Il a dû faire toutes les guerres pour être aussi fort aujourd’hui… » Qui ? Cet acacia de belle taille, dont la municipalité de Liebsdorf, en la personne de Bernard Schlegel, adjoint au maire, porte la candidature. Et quelles guerres ? Celles qui anéantirent ce village alsacien – tantôt rattaché à l’Allemagne, tantôt à la France – à maintes reprises. Tout proche de la Suisse, Liebsdorf est devenu, lors de la guerre de 1945, le point de passage idéal pour ceux qui fuyaient la Gestapo… Fait étrange, un érable fugitif, lui, s’est caché dans l’acacia : il y a pris racine et la cohabitation est réussie. Signe que les temps ne sont plus à la guerre entre les communautés ? « Il a dû faire toutes les guerres de la vie et l’amour aussi. » Liebsdorf ne signifie-t-il pas le « village de l’amour » ?
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On le repère à plusieurs lieues à la ronde, belle boule verte en surplomb de prairies fleuries. L’aïeul qui a enfoui la graine dans la terre de ses ancêtres voici 85 ans n’est plus là. Une graine
qui a grandi, grandi… jusqu’à devenir ce beau tilleul perché sur un coteau. De là-haut, on peut apercevoir l’église où il s’est marié et le cimetière où il repose. Enfants, petits-enfants
et arrière-petits-enfants chantent et dansent aujourd’hui sous ses branches en souvenir du papy. À l’accordéon, Jocelyne, l’une de ses filles, qui porte en souvenir le chapeau de son père.
Tata Gene, la doyenne de 97 ans, est aussi de la fête. Merci à Virginie, qui présente le tilleul de son grand-père à ce concours : grâce à elle, on sait maintenant que les arbres ont une âme…
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Ce hêtre tortillard, c’est d’abord l’histoire d’une passion. Celle qui anime Martine et François Cornevaux lorsque, en 2004, ils acquièrent la Manufacture royale de Bains-les-Bains, un magnifique site industriel des XVIIIe et XIXe siècles… à restaurer entièrement ! Puis l’histoire d’une amitié.
Celle qui unit Martine et Annie Lhommée, la documentaliste du lycée Pierre-de-Coubertin, à Nancy, depuis les bancs de l’école. Enfin, l’histoire d’un coup de cœur. Celui des élèves de BTS
dudit lycée pour cet arbre qui se tortille dans tous les sens. Il y a quelques mois, ils avaient choisi Martine comme marraine ; ils sont devenus les parrains de son arbre.
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A-t-on jamais vu plus grand poirier ? Plus de 20 mètres de hauteur ! Planté en 1820, greffé, il s’est mis à grimper très haut et à donner des fruits au goût incomparable. Bernard Das l’acquiert en 1944, en achetant, avec son épouse, la petite ferme sur laquelle l’arbre a pris racine.
Ce dernier devient vite leur fierté. Bernard fait du poiré, sa femme, des confitures.
Chaque année, famille et amis s’étonnent : comment un poirier non traité peut-il être
aussi grand, aussi fort, et donner autant de fruits sains par centaines de kilos ?
Bernard a vieilli aux côtés de « son » poirier, son fidèle compagnon depuis soixante-sept
ans. C’est aujourd’hui un papy de 94 ans. Comme l’incroyable arbre fruitier,
il a toujours bon pied, bon œil.
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Il était une fois un tout petit pommier perdu dans une immense forêt de feuillus : la forêt de Chaux et ses chênes sacrés, ses grandes hêtraies et charmaies, avec, en son sein, le village
de La Vieille-Loye. Un jour, les enfants de l’école, hauts comme trois de ses pommes, par l’entremise de leur bonne fée, l’institutrice Martine Auriol, font entrer le petit pommier au tronc
tortueux dans leur imaginaire. Et, laissant libre cours à leur imagination, ils inventent sa légende. Comme les grandes personnes, qui ont perdu leur âme d’enfant, ont parfois du mal
à comprendre les histoires des tout-petits, ces derniers fabriquent des marionnettes-arbres pour illustrer leur conte. Et recréer l’esprit facétieux de la forêt. Tels des lutins…
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Avec son large tronc verruqueux, ses racines semblables à des membres et son look hirsute, il semble tout droit sorti de la Vieille Forêt du Seigneur des Anneaux. « On distingue un visage,
avec deux yeux, un nez rond et une bouche esquissée », précise Isabelle Ducatillon, la propriétaire du château de Bourgon, magnifique bâtisse des XVe et XVIe siècles. C’est dans son parc quetrône le vieillard. Un châtaignier tricentenaire, autour duquel rôde le fantôme de la Dame blanche. Isabelle et son mari Alain (ci-contre) ont acheté château et forêt sur un coup de coeur.
Avec l’idée que culture et nature sont un patrimoine commun… qu’ils font partager à la manière hospitalière des gens du Nord, dont ils sont originaires. Alors, bienvenue chez les Ducatillon !
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Vous ne pouvez pas le louper : d’une dizaine de mètres d’envergure, il trône majestueusement devant le portail de la petite église du XIIe siècle, protégé par un muret de pierre.
Lui est contemporain d’Henri IV, planté là en 1598, suite à l’appel du surintendant des finances du royaume, Maximilien de Sully, pour commémorer la fin des guerres de religion.
D’où son nom de Teil de Sully. La municipalité de Brux (représentée ci-contre par Christian Morillon, adjoint au maire, et Pierre Guilbault, adjoint responsable des Affaires culturelles
de la commune) en est très fière. Et en prend grand soin. Pas d’horrible panneau ni de boîte postale intempestive pour venir gâcher la vue de cet ancien. Respect !
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Voilà un arbre qui en a vu grandir, des enfants de la famille Bacou (rassemblée ci-contre, avec son doyen, 94 ans), propriétaire du coteau où le hêtre s’est hissé
à 25 mètres de hauteur voici quelques siècles ! Ses racines tentaculaires, telle une pieuvre autour de son imposant tronc, abritent leurs jeux depuis quatre générations.
Quelle petite fille n’a pas joué à la dînette dans une de ses niches ? Quel petit garçon ne s’est pas caché dans une de ses cavités ? Aujourd’hui encore, « l’aïeul » attire
toute la marmaille du village. Des aventures, il pourrait leur en conter. Comme ces torrents d’eau qui déchaussèrent ses racines lors d’un violent orage. C’était en 1875…
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Un cèdre, en Auvergne ? Des chênes, des hêtres, d’accord, mais un cèdre ? Eh bien si, car dans les parcs des châteaux auvergnats, on plantait jadis le plus majestueux des conifères.
Comme arbre d’ornement. Le château de la Tour de Dompierre-sur-Besbre n’y fit pas exception et le cèdre présenté ici par la famille Colcombet, propriétaire des lieux,
dresse son imposante silhouette non loin de la bâtisse depuis la fin du XVIIIe siècle ! Parisienne, la famille y passe tous ses étés depuis 1850. À l’ombre bienfaisante de ce deux fois
centenaire, dont le tronc s’est, curieusement, divisé en trois énormes branches maîtresses qui semblent tutoyer le ciel. En véritable seigneur des lieux.
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