La chaleur est caniculaire. Laëtitia Bernard et son compagnon, du parc naturel régional de la Forêt d’Orient, me guident dans un bosquet entre deux pâtures, où les charolaises se sont repliées à la recherche d’un peu de fraîcheur. Les feuilles craquent sous nos pas, tout est sec, à part nos fronts qui dégoulinent. Nous arrivons près d’un chêne un peu caché, qui semble lui aussi souffrir. Une grosse charpentière cassée gît sur un vigoureux lit de ronces, nous empêchant d’approcher. Il faut l’aide d’une machette pour dégager un peu les lieux. L’arbre prend alors une dimension nouvelle : sans doute plus de six mètres de circonférence, probablement plus de deux ou trois siècles d’âge… Il a connu préalablement des jours meilleurs, comme en témoigne une ancienne barrière de bois, dissimulée sous les épines, qui évitait qu’on vienne piétiner son pourtour… Un beau chantier s’annonce, car il convient de lui redonner un peu de faste. C’est l’espoir du parc naturel, qui a entrepris la remise à jour de l’inventaire des arbres remarquables sur son territoire.
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Les lacs de la forêt d’Orient forment un vaste ensemble de 5 000 hectares d’étendues d’eau et constituent un complexe d’un intérêt ornithologique remarquable. Le plus grand, le lac d’Orient, avec ses 2 300 hectares, abrite une réserve naturelle munie d’un observatoire : vous aurez peut-être le privilège d’y observer le pygargue à queue blanche.
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Ils sont huit. Huit platanes centenaires qui composent ce que l’on devine être une ancienne allée. Le plus gros, dont l’âge est estimé à 350 ans, en impose par sa force et son port gracieux. Il est pratiquement situé au centre. Il magnétise le regard et l’on jurerait que les différentes perspectives n’ont été envisagées que pour lui rendre hommage. À quelques mètres, un étang dans lequel il doit plonger profondément ses racines. Des martins-pêcheurs s’y livrent à des courses effrénées, tandis que des bernaches vadrouillent le long des berges. Le tout compose un paysage romantique. « Il y a eu plusieurs mariages ici », me confient les propriétaires. Originaires du nord de la France, ils n’ont pu résister à l’attrait de cette enclave boisée et reposante, entourée d’un paysage marqué par la vigne. Cette zone fut pendant longtemps un parc ouvert à tous, le parc Favier.
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La rivière Yonne, toute proche, est une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), qui revêt une importance régionale pour ses habitats alluviaux (forêts, prairies, plans et cours d’eau), ses milieux secs (rochers, pelouses, bois de pente)et les espèces de faune et flore qui en dépendent.
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On arrive à ce robuste chêne par une petite route qui chemine à travers la campagne bretonne. Il apparaît à l’orée d’un hameau, campé dans un virage, solidement ancré dans le sol, avec son tronc noueux de 7,5 mètres de circonférence. La silhouette est trapue, une certaine puissance transpire de cet arbre tandis que le soleil couchant en dessine parfaitement la silhouette. Les dimensions de cet ancien arbre d’émonde, le culte dont il fait l’objet et son grand âge rendent ce chêne remarquable. La présence d’une source en contrebas et celle d’une Vierge à l’intérieur du tronc témoignent probablement d’une sacralité liée à l’arbre et à l’eau. Une apparition de la Vierge serait-elle alors à l’origine d’une croyance autour de ce chêne ? C’est probable, mais cela reste une hypothèse sur laquelle l’histoire locale ne donne pas d’informations. Le mystère demeure.
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Le patrimoine en chênes séculaires de la Bretagne, et des Côtes-d’Armor en particulier, est important. Non loin de ce chêne, il est possible d’en admirer d’autres, tout aussi remarquables : le chêne de La Ville Bayeux à Hénanbihen, celui de Notre-Dame-du-Chêne à Dolo, le chêne de l’An Mil à Sévignac, celui de Saint-Jacut-du-Méné…
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Dans les années 1970, le tracé prévu de l’autoroute A 26 suscite l’émoi des habitants du petit village de Zutkerque : il passe exactement sur le gros chêne situé à l’extrémité du bois de la Drueze et cet arbre est depuis toujours le lieu de rassemblement de tous les enfants du village. La mobilisation s’organise et aboutit à une légère déviation du tracé : le chêne est rendu à sa commune dans les délaissés de l’autoroute. L’arbre est préservé, mais désormais séparé de son village par un ruban de bruit et de fureur qui le frôle à quelques dizaines de mètres . Les enfants ne viendront plus. Éliane Clément et Jean-Marie Fabre, qui m’accompagnent et représentent la municipalité, espèrent bien lui redonner un peu d’attention. En créant des événements ou en traçant des sentiers de randonnée non loin de lui, ils veulent lui rendre la place et la notoriété qu’il mérite. Le goudron contre l’arbre, c’est une sorte de fable moderne tragique. Le plus fort à la longue sera-t-il forcément celui que l’on croit ?
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La réserve naturelle nationale du Platier d’Oye est sans conteste l’un des joyaux ornithologiques du département du Pas-de-Calais, avec 230 espèces d’oiseaux observées, dont 85 d’intérêt patrimonial. En toute saison, limicoles, laridés et anatidés notamment y sont présents en grand nombre.
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Géographiquement, le chêne pubescent est situé à l’entrée du village de Grambois. Mais sentimentalement, il est au cœur de la vie des habitants de ce village ensoleillé du Luberon. Connu et respecté depuis des générations, il est nommé « le seigneur du village ». C’est dire. Au milieu du XXe siècle, les habitants utilisaient les bancaus (« les banquettes ») en amont de l’arbre pour jouer aux boules. Puis dans les années 1950-1960, le terrain a été aménagé et utilisé pour la pétanque. Entre deux parties, on vient se délecter de son ombre. Les villageois s’y retrouvent aussi pour toutes les fêtes de village et les grands événements, tandis que les enfants des écoles chantent des chansons sous son feuillage en fin d’année. On nous dit aussi que la Comédie-Française y a donné des représentations. Il y a également les élèves apprentis arboristes du centre forestier de La Bastide-des-Jourdans, une commune voisine, qui viennent étudier la biologie de l’arbre. Un arbre heureux qui ne manque pas de compagnie !
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Le Mourre Nègre est le point culminant du massif du Luberon. Il s’élève à 1 125 mètres d’altitude. Son sommet arrondi, qui offre un superbe panorama, est formé d’espaces ouverts façonnés au fil des siècles par le pastoralisme. On y observe des pelouses steppiques, sous influence à la fois méditerranéenne et montagnarde, qui sont d’un grand intérêt écologique.
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Ge Prosopis juliflora, dit « pié zépinar », est originaire d’Amérique du Sud. Il mesure 15 mètres de hauteur et 1,5 mètre de circonférence, ce qui est exceptionnel pour cette espèce, qui est plus un arbuste au sens botanique que véritablement un arbre. Cette essence a été introduite à La Réunion au début du XXe siècle pour le reboisement des sols pauvres et l’alimentation du bétail. Afin d’améliorer le cadre de vie des habitants et de faire baisser la température, la commune du Port a développé depuis les années 1970 une politique de végétalisation de son territoire. La zone désolée où était situé l’arbre s’est transformée au fil des années en une cité verte, grâce à une pépinière, un parc boisé, un cimetière paysager et à des milliers d’arbres plantés par les habitants. Le Port peut aujourd’hui se targuer d’avoir le centre-ville le plus vert de toute La Réunion : la cité dispose de plus de 1 600 000 mètres carrés d’espaces verts, soit plus de 40 mètres carrés en moyenne d’espaces verts urbains par habitant. Le pié zépinar n’est plus seul !
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La réserve naturelle de la Roche Écrite a été créée en 1999 afin de sauvegarder une flore unique au monde, mais aussi, et surtout, de protéger les derniers couples de tuit-tuit, un passereau endémique qui risque l’extinction – sa population ne compte plus que 25 à 30 couples, tous localisés dans la réserve.
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C’est l’un des doyens de notre pays. La légende voudrait qu’il ait été planté en 911, date de la fondation du duché de Normandie, mais les scientifiques pensent qu’il pourrait être plus âgé encore d’au moins un siècle. Il est donc au bas mot millénaire ! Deux petites chapelles superposées y ont été aménagées, la plus ancienne date de 1696. Il en a connu des vicissitudes ! Forcément, quand on traverse les siècles, on est exposé aux fureurs de la météo et à celle des hommes : plusieurs fois foudroyé, plusieurs fois menacé d’être coupé… Mais il est toujours là. Les habitants, des érudits, des amoureux des arbres, des personnalités… beaucoup lui ont consacré du temps et de l’amour. Il est aujourd’hui, consolidé par une structure métallique. Avec ses chapelles, son escalier en colimaçon, ses diverses pancartes, ses câbles et ses protections variées, il présente une silhouette étrange, mi-arbre, mi-robot. On préserve ce très vieil arbre, mémoire du temps qui passe, pour sa valeur culturelle et historique. Et ses 30 000 visiteurs annuels ne s’y trompent pas.
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Les vallées et les boisements de la Sainte-Gertrude et de la Rançon se composent de milieux naturels variés qui confèrent à la zone un grand intérêt écologique : forêts, prairies sèches et humides, marais, rivières et pelouses calcicoles. Ces dernières abritent de nombreuses espèces d’orchidées.
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Le plateau de Cauria, sur la commune de Sartène, abrite l’un des sites archéologiques les plus importants de Corse : ici ont été répertoriés pas moins de 170 monolithes, disséminés à travers le maquis et les pâturages bordés de chênes-lièges. Entre dolmens et menhirs, l’un de ces arbres attire plus spécialement l’attention des visiteurs. Cela a été le cas pour Judith Lécuyer, qui, venue parcourir le site en famille, a été immédiatement séduite par son port et son harmonie, au point de le proposer au concours. En observatrice très avisée, elle a pu noter que « le rapport entre la largeur et la hauteur de l’arbre est égal à 18/11, c’est-à-dire au nombre d’or, soit environ 1,6 – un nombre généralement associé à l’harmonie et à la beauté ». Tout s’explique, donc !
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Dans le site archéologique, on découvre l’alignement de I Stantari, qui compte 11 menhirs, dont les plus célèbres statues-menhirs de Corse, (des hommes en armes, avec leur grande épée en relief) ; l’alignement de Renaghju, qui compte une quarantaine de menhirs ; et le dolmen de Funtanaccia, le plus emblématique des dolmens corses.
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Dans le parc du Château de la Dauphine (en hommage à Marie-Josèphe de Saxe,
dauphine de France et mère de Louis XVI), deux magnifiques liquidambars d’Orient
coulent des jours heureux. Ils se dressent, majestueux, à côté d’une belle allée de
pins parasols, d’un petit bassin entouré de cyprès chauves, de quelques charmes et
de chênes. Dans ce parc ceinturé de vignes, des alouettes lulu lancent leurs chants
flûtés, des étourneaux sont à la fête à la cime des grands arbres, un roitelet vient se faufiler dans
les branches basses, un pic épeiche crie toute sa joie… Magie d’une matin d’automne. Non loin, on
aperçoit la Dordogne, placide et limoneuse. Il se dit ici que ce pourrait être des graines apportées
en guise de cadeau depuis Versailles (au XVIIIe siècle, les vins de Fronsac étaient les plus chers
du royaume et les favoris de la cour) qui ont engendré ces beaux sujets. Ces arbres seraient les
liquidambars d’Orient les plus vieux et les plus gros de France, voire d’Europe. Ici, on est aux
petits soins pour ces spécimens et leur environnement. Stéphanie Barousse, la directrice du
domaine, précise que depuis 2009 les 53 hectares du domaine sont conduits en biodynamie.
L’attention portée au vivant semble donc être ici de tous les instants.
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Dans le parc du Château de la Dauphine (en hommage à Marie-Josèphe de Saxe,
dauphine de France et mère de Louis XVI), deux magnifiques liquidambars d’Orient
coulent des jours heureux. Ils se dressent, majestueux, à côté d’une belle allée de
pins parasols, d’un petit bassin entouré de cyprès chauves, de quelques charmes et
de chênes. Dans ce parc ceinturé de vignes, des alouettes lulu lancent leurs chants
flûtés, des étourneaux sont à la fête à la cime des grands arbres, un roitelet vient se faufiler dans
les branches basses, un pic épeiche crie toute sa joie… Magie d’une matin d’automne. Non loin, on
aperçoit la Dordogne, placide et limoneuse. Il se dit ici que ce pourrait être des graines apportées
en guise de cadeau depuis Versailles (au XVIIIe siècle, les vins de Fronsac étaient les plus chers
du royaume et les favoris de la cour) qui ont engendré ces beaux sujets. Ces arbres seraient les
liquidambars d’Orient les plus vieux et les plus gros de France, voire d’Europe. Ici, on est aux
petits soins pour ces spécimens et leur environnement. Stéphanie Barousse, la directrice du
domaine, précise que depuis 2009 les 53 hectares du domaine sont conduits en biodynamie.
L’attention portée au vivant semble donc être ici de tous les instants.
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