Nous sommes à une quarantaine de kilomètres de Verzy, donc au beau milieu de son aire de répartition. Les feuilles du fau (le hêtre, en ancien français), très denses, s’étalent en parasol,
cachant en partie son large tronc torsadé et ses branches tordues. D’où son autre nom de hêtre tortillard. Il fut planté voici 300 ans sur les terres d’un ancien monastère, et son histoire
est liée à celle des moines de Verzy, pour qui la forme de cet arbre étonnant était due à une intervention divine. Ils en peuplèrent tout un domaine, devenu réserve biologique. La légende
dit que Jeanne d’Arc serait venue les voir. Un grand-père entretient celui-ci aujourd’hui, ainsi que le parc qui l’entoure. Ce que ses petits-enfants ont trouvé, à juste titre, remarquable !
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Il apparaît, campé sur ses « jambes » de bois, arquées et parcourues de grosses veines, au croisement de plusieurs petites routes de campagne, au lieu-dit La Talle, nom donné
aux châtaigniers dans la région. Il est vieux, tout ridé, tout bosselé. Difficile d’évaluer son âge. Son tronc est mort depuis longtemps mais l’arbre – immortel ? – a produit des rejets, bien
vigoureux, eux ! Ils le recouvrent d’un abondant feuillage. À qui appartient-il ? À tout le monde ! C’est la Talle à Teurtous, comme on dit ici ! Mais Prom’Haies, une association qui promeut
la haie et l’arbre dans les paysages ruraux (représentée ici par Roselyne Redien et Carole Malherbe), veille sur cette « gueule cassée » qui s’est pas mal castagnée ! Parce qu’elle le vaut bien…
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En toile de fond : le Vercors et ses larges vallées panachées de vert. Les formes tourmentées de ce chêne remarquable bordent une petite route qui monte vers un col. Son âge ? Plusieurs
centaines d’années. Cela se voit, qu’il a souffert ; qu’il a résisté aux assauts du temps. Le dernier en date ? La foudre qui, en 1996, endommage son tronc déjà éprouvé par les ans. Alors,
on aide l’ancêtre à se consolider. Les gens du Vercors, la solidarité et la résistance, ça les connaît ! Une petite fille de 11 ans, joliment prénommée Myrtille, passe ses vacances dans la région,
chez ses grands-parents ; il y a dix-sept ans, ses parents firent leurs photos de mariage là, sous le chêne pluriséculaire, dont elle présente la candidature. Comment résister à l’amour ?
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Les familles niçoises le connaissent bien, ce vieux Méditerranéen, avec son écorce
brune toute crevassée et son chevelu racinaire ! Car, pour échapper au vacarme
de la ville tentaculaire, rien de mieux que d’aller respirer l’air pur là-haut,
sur la colline Saint-Philippe, au milieu des oliviers. C’est là que s’échappe, aussi
souvent que possible, la famille Connat. Les garçons de 4 et 6 ans ont toujours
connu l’olivier, né, lui, mille ans auparavant. Ils escaladent joyeusement ses larges
branches accueillantes, jouent au foot tout autour… Se doutent-ils du nombre
d’événements qui se sont déroulés au pied de cette sentinelle de l’histoire ?
Pour leurs parents, son grand âge l’autorise à figurer au concours de l’Arbre
de l’année. Car il symbolise le temps qui passe. Paisiblement.
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Ses racines, longues et tortueuses, filent jusque sous les pavés de l’église, comme attirées par les chants qui s’en échappent. Mousses et lierre grimpent à l’assaut de son tronc entaillé
de profondes rainures. Le beau tilleul, propriété de ce charmant bourg corrézien, a souvent de la visite : les fidèles à la sortie de la messe, les bûcherons chargés de son entretien régulier,
les villageois pour la fête du 15 août… et tout plein d’enfants qui se retrouvent là pour goûter et jouer. Ce sont eux, par l’entremise de la jeune Adèle Turquin, qui présentent cet arbre
remarquable au concours. Ils sont fiers de sa beauté mais aussi de son passé : vieux de 400 ans, n’a-t-il pas connu Marie-Angélique de Fontanges, l’une des favorites du Roi-Soleil ?
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Sur le sentier des Thurifères (de thurifera : «porte encens»), après une demi-heure de grimpette sur les flancs d’une superbe vallée alpine, vous ne pourrez manquer l’Éléphante.
Elle s’y accroche depuis si longtemps ! Tout en circonvolutions au milieu desquelles on devine sa trompe grise, allongée sur le sol caillouteux. Elle a planté là ses racines tourmentées
voici quatorze siècles ! Engendrant de nombreux petits genévriers alentour. Car cette vieille dame, au feuillage persistant et odorant, plus large que haute, est bien un genévrier thurifère
femelle, une rareté en France. Au vu de sa « descendance », les habitants de Saint-Crépin l’appellent aussi « la Mère ». Au Moyen Âge, les matrones ne s’habillaient-elles pas toujours en vert ?
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Les promeneurs du bois de Boulogne le connaissent bien. Affalé sur une petite rivière qui sinue dans le bois, il a dû tomber là il y a bien longtemps ! Échoué contre
les racines d’un deuxième saule, il est reparti en hauteur, les deux saules ne formant plus qu’un. Le lieu a des airs de bayou, avec les écrevisses de Louisiane venues coloniser
les étangs. Les branches du géant couché serpentent, à terre et dans l’eau, tels des anacondas. Ou bien s’épanouissent en pattes de mygale prête à broyer sa proie.
Avec raison, Agnès, une jeune photographe amateur qui sillonnait le bois à vélo, l’a jugé digne de figurer au concours de l’Arbre de l’année. Mélancolie, quand tu nous tiens !
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Cette candidature est un acte de foi. Celle qui anime le groupe d’éveil à la foi de Tours-sur-Marne qui la présente (photo en haut, à droite). Le choix de ses membres s’est porté
sur cet arbre, de taille somme toute assez modeste, à cause de son feuillage flamboyant qui leur a rappelé que « la foi peut donner un éclat différent au cours de nos vies ».
La couleur pourpre n’est-elle pas liée au monde de la spiritualité et de la religion ? Un banc invite d’ailleurs les promeneurs de ce beau parc de Champagne à la méditation.
Et, pour des enfants s’éveillant non seulement à la foi mais aussi à la vie de la nature, quel plus éloquent symbole de diversité que cet arbre se détachant sur le vert environnant ?
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Il est le gardien de la prairie. Et le témoin de la violence faite aux arbres autochtones. Nous sommes dans les Landes, où l’on a planté des pins. Beaucoup de pins… afin de fixer les dunes.
En 2009, la tempête Klaus, qui traverse le Sud-Ouest, dessouche et sectionne les pins maritimes. Mais pas le tilleul des fils Delage ! C’est le benjamin, Nicolas (8 ans), qui l’a inscrit au concours
de l’Arbre de l’année. Avec son frère Mario, il a grandi à ses côtés. Et dans ses branches ! Solides et accueillantes, elles forment comme un plafond, là-haut, telles les poutres d’une maison.
Il n’y a pas d’arbre plus bienveillant que ce tilleul : de toute évidence, Mario et son ami Axel se sentent à l’abri dans sa ramure, qui enveloppe le tronc jusqu’au sol. Un, deux, trois… grimpez !
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Assis, tel un patriarche au milieu de sa famille réunie autour du noyer,
monsieur Facqueur est un homme heureux. Depuis 56 ans, l’arbre fait la fierté
de son jardin. Il n’avait que 24 ans lorsqu’il l’a planté tout au fond du potager,
à partir d’une noix. Extrêmement généreux, l’arbre le lui a rendu au centuple !
Il est grand et fort pour son jeune âge. Il faut dire qu’il a été chouchouté,
avec de la bonne terre de compost à son pied. Solide pilier,
ne symbolise-t-il pas l’amour, le respect, le partage, la solidarité ?
Bref, toutes les valeurs familiales à lui tout seul ?
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