L’orme champêtre de Bettange (Moselle), nommé aussi l’orme éternel, est classé monument
historique depuis 1938. Il aurait été planté en 1593 selon la légende, mais est sans doute
plutôt âgé d’environ 250 ans, ce qui n’est déjà pas rien ! Il arbore une forme noueuse très
particulière qui est le fruit de plusieurs repousses et marcottes remarquables. Cela lui
donne un houppier pratiquement équilibré, et témoigne surtout d’une histoire mouvementée !
S’il est toujours là, à défaut sans doute d’être éternel (même si on lui souhaite), c’est qu’il a développé une notable résistance à la graphiose. L’orme champêtre est une essence qui était jadis très répandue en France, mais dans les années 1920, la graphiose de l’orme, une maladie fongique,
apparaît aux Pays-Bas et se diffuse dans toute l’Europe. Elle mène l’espèce vers une régression
généralisée, au point que les vieux et gros spécimens ont aujourd’hui quasiment disparu. L’orme
de Bettange est un survivant ! L’association Hêtre vit vent, qui porte cette candidature, s’est donné
pour objectif de présenter chaque année un candidat au concours de L’Arbre de l’année dans
l’optique de créer un parcours didactique, présentant les arbres jugés localement remarquables,
qu’ils soient labellisés ou non.
Rattaché à
La carte des arbres de France
Au cœur même de la vieille ville de Vendôme (Loir-et-Cher) et de ses superbes rues piétonnes, un petit passage – nommé Édouard Massé – permet de s’immiscer entre les maisons et de longer
le Loir afin de gagner un beau jardin. Là apparaît un très beau platane, dont on remarque de suite
l’empattement. Ses grosses racines s’ancrent sur une ancienne balustrade et viennent plonger dans
la rivière, au point de servir volontiers de reposoir aux canards. Ce platane est le plus ancien arbre
répertorié de Vendôme. Il a été planté en 1759 à l’extrémité orientale de l’île Paradis (le nom du
lieu à l’époque), constituant le premier jalon du jardin d’ornement qui allait remplacer les formes
vivrières antérieures (vergers et potagers). Ce jardin compte désormais de nombreux arbres et
une diversité de fleurs tout à fait intéressante. Il se dit ici qu’un certain Honoré de Balzac, alors
interne dans le collège oratorien situé juste à côté, aimait à l’admirer depuis sa fenêtre. Les plus perspicaces des lecteurs assurent même qu’il l’évoque dans son ouvrage Louis Lambert,
publié en 1832. Aujourd’hui, les habitants sont tout aussi sensibles à cet arbre qui fait partie
intégrante de l’histoire de la ville, comme en témoignent les téléphones portables brandis vers lui par presque tous les promeneurs que nous avons vu passer alors que nous réalisions les prises de vue.
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