Un jour de 1991, Élise Inversin, bergère de son état, décide de démaquiser le lieu-dit de Gettone, afin de limiter les risques d’incendie et préserver ses moutons. Ce faisant, elle met au jour
un arbre, enseveli là depuis des années. Immédiatement, elle se rend compte de son grand âge (entre 800 et 1 000 ans). À l’époque, le pistachier n’intéresse personne. Le 8 juillet 2000,
le quartier est la proie des flammes. Quand les pompiers arrivent pour protéger sa villa, Élise les stoppe net : « La maison, on pourra la reconstruire ; l’arbre, on ne le remplacera pas ! »
Depuis, l’arbre est une star à Ghisonaccia. Camille (ci-contre avec ses frères) a remporté le 1er prix de poésie grâce à lui : Arbre, mon ami. Ce sont les trois enfants qui le présentent au concours.
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La carte des arbres de France
Le jardin public de l’hôtel de ville de Fontenay-le-Comte, d’une surface de cinq hectares, se situe au cœur de la cité, sur la rive droite de la Vendée. C’est un jardin paysager et non géométrique à l’anglaise, typique du milieu du XIXe siècle, qui privilégie l’irrégularité avec des lignes courbes, des effets naturels, un bassin, des allées sinueuses et une rivière anglaise traversée par deux petits ponts en rusticage. On y trouve aussi quelques « fabriques », ces miniatures d’édifices très tendance à cette époque romantique, comme une grotte artificielle, faisant référence au bosquet des rocailles du jardin de Versailles, et une rocaille. Il y a, dans ce jardin très bien entretenu, un bel inventaire d’arbres : des pins, des cyprès, un palmier de Chine, un cèdre pendulaire, un yucca, un if topiaire, une haie de tilleuls, des arbres des pagodes, un tulipier de Virginie, des magnolias, un micocoulier, un cèdre pleureur, un hêtre et un frêne pleureurs et un séquoia géant de belle facture (5,8 mètres de circonférence). Il y a aussi plusieurs platanes, dont cinq sont imposants et très élancés, qui constituent un bouquet remarquable. Stéphane Barbier, de l’association A.R.B.R.E.S., qui a présenté la candidature, n’a pour seule ambition que de sensibiliser à la protection des arbres : « L’arbre est un élément de notre patrimoine, de notre Histoire, il devrait être protégé au même titre que le patrimoine historique. » Il me précise qu’il y a un gros noyau de platanes remarquables dans cette partie de la Vendée : ceux de Fontenay-le-Comte sont une belle occasion d’attirer l’attention sur ces arbres. Objectif réussi !
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La scène peut être qualifiée de romantique : un platane vénérable se déploie tout en majesté dans la brume diaphane du petit matin, près d’un bief aux eaux calmes sur lesquelles glissent des cygnes, à peine perturbé par les flèches multicolores des martins-pêcheurs. Nous sommes à Guérigny, petite bourgade du plateau nivernais, à deux pas de la grande et belle forêt domaniale des Bertranges, la deuxième forêt productrice de chênes en France après celle de Tronçais. Le sous-sol riche en minerai de fer, l’abondance du bois et la ressource en eau ont longtemps fait de la région l’épicentre de la production de métaux en France, bien avant l’émergence des bassins sidérurgiques du Nord-Est. Les forges royales de Guérigny ont ainsi été le principal fournisseur de la Marine royale française en pièces de fonte, ancres, colliers de mâts… C’est Pierre Babaud de la Chaussade (1706-1792), maître de forges, qui a conçu les forges royales et reconstruit l’ensemble de la ville de Guérigny. Le platane a été planté au XVIIIe siècle, vers 1740. Élément structurant du parc du château de la Chaussade, qui s’étend sur six hectares, savamment implanté au débouché d’un double alignement de tilleuls d’une longueur remarquable de plus d’un kilomètre. Quand la municipalité a ouvert le parc en 2005, après des années d’abandon, le platane Babaud était perdu au milieu d’un fouillis végétal. Ce témoin de toute l’histoire de l’arsenal de la marine royale, impériale puis nationale, que l’on a depuis baptisé platane Babaud par décision municipale, en guise d’hommage, a indéniablement retrouvé toute sa superbe.
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Nous sommes à Bertranges, tout près de Chaulgnes. Toute la forêt est occupée par des chênes. Toute ? Non ! Un beau platane commun résiste encore et toujours à l’envahisseur. D’ailleurs, la résistance, ça le connait ! Sous ses branches s’est organisé, en 1944, le maquis Bernard, libérateur de la ville de Chaulgnes. Liberté quand tu nous tiens !
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Il daterait des grandes découvertes et fait partie d’un parc
dessiné et retravaillé au XIXe siècle par Barillet-Deschamps
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28 mètres de haut, 14 mètres de circonférence, 540 ans : monsieur est un seigneur !
Apporté par les croisés de Jérusalem, il ne lui faut pas moins qu’une cour d’honneur pour étaler son ombre de plus de 1 000 m2. Aujourd’hui, baissant la garde, il consent à converser avec les enfants accueillis en vacances au château Le Kinnor par Jean-Claude, maître des lieux.
L’arbre est situé dans la cour d’honneur du château, centre d’hébergement et lieu
d’accueil de loisirs et de culture pour tous où la musique domine. L’arbre a été labellisé «Arbre
remarquable» en 2003 par l’association A.R.B.R.E.S.
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Le platane du parc de Diane, dit « arbre de Diane », est l’un des plus beaux spécimens de France. Il a été planté autour de 1556 par Diane de Poitiers, favorite d’Henri II. Sa beauté réside dans le spectaculaire marcottage naturel de ses plus grosses branches, qui plongent dans le sol, y créent des racines et de nouvelles boutures qui sortent de terre. Le tout forme un arbre géant tentaculaire, qui protège et qui enveloppe, sous une épaisse et large (plus de 40 mètres !) frondaison aux multiples nuances de vert, dont on prend ici le plus grand soin. Ainsi, les abords directs de l’arbre ont été protégés du piétinement des visiteurs et les branches mortes sont régulièrement retirées pour lui permettre de bien se développer. De plus, ses racines, qui s’étendent sur un large périmètre, lui permettent de capter l’humidité d’un bassin voisin et l’arbre ne manque jamais d’eau. Un arbre privilégié, à l’instar de Diane de Poitiers qui, de toutes les femmes de l’entourage du roi, fut la plus avantagée dans la redistribution des faveurs royales.
Aux alentours
Ancienne propriété du domaine royal de Versailles, la forêt domaniale de Bois-d’Arcy, toute proche, est aujourd’hui un massif périurbain très fréquenté par les riverains. En raison de sa topographie et de son exposition, ce massif forestier présente une intéressante influence submontagnarde, plus particulièrement marquée sur les coteaux exposés au nord, avec certaines espèces caractéristiques, comme l’orme.
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On arrive par un pont enjambant la Risle, une petite rivière qui se fait affluent
de la Seine et qui donne sur un parc verdoyant, vestige de l’ancien parc du
château de L’Aigle. La surprise est de se retrouver non pas face à un arbre,
mais face à deux arbres, deux platanes tricentenaires de forte stature, à
la ramure impressionnante et d’une indéniable qualité esthétique. L’arbre présenté au
concours est celui du fond du parc, un peu plus gros, avec 7 mètres de circonférence (contre
6,8 mètres pour son voisin). Il affiche une santé éblouissante. Peut-être même un peu trop
vigoureuse au goût des jardiniers rencontrés dans le parc, qui passent un peu de trop de
temps, selon eux, à éliminer tous les petits platanes qui poussent dans leurs potagers
directement attenants.
Ce platane est intégré à la vie culturelle de la ville, par le biais notamment « Des dimanches
après-midi sous les platanes » : des animations et des concerts sont organisés au pied du
colosse durant tout l’été. Avec le vent qui fait bouger doucement les branches en cette
belle journée ensoleillée de juillet, on dirait même qu’il danse : c’est sans doute un platane
mélomane.
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L’histoire n’est pas rare : un collectif de citoyens se forme au Havre pour protester
contre la coupe planifiée d’une rangée d’arbres lors d’un énième projet d’aménagement
urbain qui veut faire fi de l’existant au profit d’une nouveauté entièrement vouée au
minéral. C’est ainsi que Stéphanie Rohart en vient à s’intéresser de très près au sort
des arbres de sa ville. Le Havre a payé un lourd tribut à la folie guerrière et destructrice
des hommes, et les arbres séculaires n’y sont pas légion. Un après-midi d’été caniculaire, alors
qu’elle profite avec son fils de l’ombre et de la quiétude d’un beau platane du parc de l’Hôtel
de Ville, une évidence se fait jour : cet arbre au port harmonieux, dont on peut imaginer qu’il
dépasse la centaine d’années, ferait un excellent symbole des bienfaits apportés par les arbres
en ville. Dans l’agitation et le vacarme urbains, on se dit que c’est sans doute lui faire porter un
costume un peu trop grand... Mais on se réjouit que ce platane ait trouvé en Stéphanie une alliée
attentionnée et bienveillante.
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La scène estivale est charmante. Sous un ciel bleu profond, un platane déploie une grande ramure verte en bordure d’un étang calme. Le soleil est de plomb et l’on se glisserait bien sous la voûte végétale, histoire d’accéder à un peu de fraîcheur. C’est chose faite. On découvre alors deux troncs, dont le plus gros dépasse les six mètres de circonférence, qui déploient un immense toit de feuilles et de branches de plus de 1 000 mètres carrés ! En faire le tour demande de marcher sur plus de 100 mètres : c’est assurément un bien beau monument végétal. L’arbre aurait été planté au début du XVIIe siècle, arrivé directement d’Orient au jardin d’acclimatation de Nantes. Don en aurait été fait ensuite au baron de La Bretesche, propriétaire du château éponyme, situé à quelques encablures. Le parc (aujourd’hui communal) dans lequel pousse le platane appartenait jadis au domaine du château. Les racines dans l’eau, le platane prend ses aises, déploie d’immenses branches, dont plusieurs marcottent, dans un enchevêtrement harmonieux d’écorce en écailles, de fruits en boules et de feuilles à lobes aigus.
Aux alentours
La forêt de La Bretesche, toute proche, est une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique
et floristique, qui présente de belles futaies de hêtres, favorables notamment à la nidification des rapaces, ainsi que des petits marais tourbeux, qui abritent des plantes rares, comme les rossolis, les fameuses plantes carnivores.
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