Le paysage est enchanteur. C’est un plateau fleuri de Haute-Provence, un
camaïeu de couleurs, le violet des sauges, le rose du sainfoin et le blanc des
marguerites, où se découpe la silhouette harmonieuse d’un hêtre fier, enveloppé
d’un ciel bleu moutonné de nuages. Le hêtre du Contadour fait face à
la montagne de Lure. Il a surtout fait face, jadis, aux saisons de production de charbon de
bois des bouscatiers piémontais, quand le plateau tenait une place prépondérante dans
la vie agropastorale des hommes de la région. Aujourd’hui, les troupeaux désertent peu
à peu les pâtures, les petites bergeries de pierres sèches parsemées sur le plateau sont
désormais vouées à la découverte touristique.
Le hêtre, lui, est toujours là, d’une beauté fascinante et sans apprêt, simple. Les cinéastes
ne s’y sont pas trompés, faisant des lieux un site de tournage autour de l’oeuvre de Jean
Giono : Crésus, de Jean Giono lui-même, en 1960, Le hussard sur le toit, de Jean-Paul
Rappeneau, en 1995, ou encore Les âmes fortes, de Raúl Ruiz en 2001. On comprend
facilement pourquoi.
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Au sommet du mont Cassel, autour duquel s’articule le charmant village éponyme, on découvre une splendide vue sur la campagne flamande. Par temps clair, il est possible de situer le littoral de la mer du Nord, les plaines de l’Audomarois, vers l’ouest, les autres monts des Flandres, à proximité, et même, vers le sud, les collines de l’Artois. L’altitude de 176 mètres est modeste, mais dans ce plat pays, cela suffit à ouvrir de larges panoramas où le ciel, la terre et la mer se confondent dans des horizons vaporeux qui ont fait jadis le bonheur des grands peintres flamands. Ce matin, le soleil vient apporter une lumière généreuse sur le jardin public, au sommet du mont, tandis que le hêtre pleureur, qui en occupe le centre, tente de conserver l’ombre sous ses branches retombantes. Classé « arbre remarquable » en 2021, on estime qu’il a été planté vers 1880. Aujourd’hui, il déploie un imposant ramage et son tronc difforme ne manque pas d’alimenter tout un bestiaire imaginaire, où chacun voit qui des têtes d’animaux qui des gargouilles. « Il est le témoin privilégié de la petite histoire des Casselois, qui viennent s’y recueillir, faire le plein d’énergie, se faire photographier à son pied, lors d’enterrements de vie de jeune fille ou de jeune garçon, d’un mariage ou d’une réunion de famille. De multiples clichés en témoignent », me confie Fabrice Duhoo, adjoint au maire, qui porte la candidature pour la commune. Le village s’est véritablement approprié cet emblème végétal, que la population a baptisé « l’arbre des rencontres », au terme d’un concours. C’est bien connu, les grands arbres sont des repères, comme des phares de l’humanité.
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Aucune histoire en particulier, mais c’est l’occasion de lui en donner une ! Je suis donc allée rencontrer
les jardiniers : cet arbre serait peut-être plus ancien que le parc Barbieux. On ne retrouve pas d’écrits
de cette époque. Initialement, en 1860, le site est destiné au passage d’un canal. Mais, par impossibilité
technique, le projet est abandonné et en 1878, il est décidé d’en faire un parc urbain.
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La meilleure ouvrière des Pépinières Lompret, c’est elle ! Voilà plus de 135 ans que cette « bonne mère » gigogne, comme ils la surnomment, leur fournit des greffes. Ce dur labeur lui a donné cette forme si étrange, et on dirait maintenant que ce hêtre pourpre se repose, étalant ses branches sur plus de 28 mètres. Parfait pour les petits acrobates de la dixième génération.
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Ce hêtre tortillard, c’est d’abord l’histoire d’une passion. Celle qui anime Martine et François Cornevaux lorsque, en 2004, ils acquièrent la Manufacture royale de Bains-les-Bains, un magnifique site industriel des XVIIIe et XIXe siècles… à restaurer entièrement ! Puis l’histoire d’une amitié.
Celle qui unit Martine et Annie Lhommée, la documentaliste du lycée Pierre-de-Coubertin, à Nancy, depuis les bancs de l’école. Enfin, l’histoire d’un coup de cœur. Celui des élèves de BTS
dudit lycée pour cet arbre qui se tortille dans tous les sens. Il y a quelques mois, ils avaient choisi Martine comme marraine ; ils sont devenus les parrains de son arbre.
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Très difficile pour nous de faire un seul choix. Mais cet arbre-ci est
particulièrement beau et original. Étant donné sa fragilité et sa délicatesse,
nous sommes dans l’obligation de le mettre en scène avec les éléments naturels.
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Nous avons vécu cinq mois en Nouvelle-Calédonie, où nous
avons pu visiter un parc naturel à deux reprises. La première
fois, à la fin de l’été, l’arbre était entièrement visible : nous avons
été éblouis par le contraste de cette terre si rouge et cet arbre
isolé. Quand nous sommes revenus, au début de l’automne,
il était totalement immergé. Le contraste était frappant. Nous
étions plus qu’étonnés.
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En arrivant à l’abbaye des Trois-Fontaines, impossible de rater les vingt mètres de haut du beau magnolia. Cette superbe boule rose, entretenue avec amour par les Amis de l’abbaye, réveille le romantique qui sommeille en chacun de nous.
Ruines cisterciennes, arbre merveilleux et fleurs en offrande… à vous de rêver !
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Quand les élèves ingénieurs de Purpan veulent s’échapper des cours, c’est sous le plus vieux magnolia d’Europe (280 ans), qu’ils viennent trouver la tranquillité. Son couvert de 1 000 m2, et ses multiples troncs forment un dédale où il fait bon se perdre et se retrouver, pour une amourette ou pour refaire le monde. Pour vivre heureux, vivons cachés !
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« La ville à la campagne », telle est la devise d’Aubergenville. Sylvain et Pascal, responsables des espaces verts, l’ont prise à la lettre et soignent ce beau mûrier à l’histoire si difficile. De son tronc cassé ont dragonné de nouvelles pousses qui lui donnent cet aspect si particulier, et un érable pousse au centre du tronc. Leçon de vie, au coeur de la ville !
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