À la fois abri et source de nourriture pour nombre d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères, ce platane dressé au centre du parc du château du Mayne, à Barsac, se détache avec majesté sur fond de collines de l’Entre-deux-Mers. Il se murmure que, sans lui, les vins de Sauternes, issus des vignes du domaine, n’auraient pas la même saveur… C’est du moins ce que nous confie Gilles Bourjade, son propriétaire, persuadé qu’avec la petite population animale qu’il héberge et la grande ombre qu’il porte sur la vigne, ce platane joue un rôle crucial et contribue à la maturité du raisin. Celui-ci tient sûrement, pense-t-il, en grande partie aux chants des oiseaux (les trilles des étourneaux en particulier) qui exercent sur la vigne un effet bénéfique. Un véritable atout pour la production en culture biologique. C’est une très belle façon de voir et de ressentir les choses. Ce jour-là, alors que les prises de vues s’enchaînent, l’alouette lulu qui chante non loin semble acquiescer.
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L’histoire raconte que l’on doit à Jean Robin (1550-1629), arboriste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII et directeur du jardin des Apothicaires, la première plantation de robiniers faux acacia en Europe, au tout début du XVIIe siècle, à partir de graines reçues de son ami John Tradescant the Elder, un naturaliste, jardinier et voyageur britannique, qui introduisit de nombreuses plantes en Grande-Bretagne. Parmi elles figure cet individu, situé dans le square René-Viviani, au cœur de Paris, et jouxtant l’église de Saint-Julien-le-Pauvre, qui aurait été planté en 1601 ou 1602, on ne sait pas très bien. Il est réputé être aujourd’hui le plus vieil arbre de la capitale et le plus ancien des robiniers européens. C’est un arbre patrimonial, qui fait partie des points de visite de la ville, tout près de la cathédrale Notre-Dame. Avec le temps et du fait d’évènements violents, d’incendies et de guerres, l’arbre originel âgé de plus de 400 ans est un sujet penché, anciennement brûlé. Voué à dépérir par une chute fatale, il a été sauvé grâce aux habitants, qui lui ont apposé une poutre de rétention (un étai) contre le tronc, il y a plus de cent ans. Aujourd’hui, ce grand vieillard appuyé sur sa canne fleurit tous les printemps, mais traverse les années sur un rythme de croissance très ralenti, à la manière des bonsaïs. Il cesse d’étendre ses branches, raccourcit ses pousses, mais émet depuis ses racines de nouveaux individus (que l’on appelle des drageons en botanique). Y aurait-il ici comme un parfum d’éternité ?
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Originaire des vallées du Caucase – cette chaîne de montagnes qui sépare l’Europe de l’Asie et qui fait le trait d’union entre la mer Noire et la mer Caspienne –, le noyer du Caucase a été introduit en France en 1784. Cette essence a depuis été utilisée à des fins ornementales dans une grande partie de l’Europe, grâce notamment à ses capacités naturelles de multiplication, qui lui valent aussi d’être une plante invasive dans certaines régions. Il en existe de remarquables dans des parcs et jardins parisiens. Celui du domaine de Fresnoy, à Loison-sur-Créquoise, en impose aussi. Son feuillage élégant, qui rappelle celui du frêne (d’où son nom scientifique), et ses spectaculaires grappes de fruits qui pendent et peuvent atteindre 50 centimètres de long, surprennent ! Ce n’est pas Florence
Karras, la propriétaire, qui irait démentir : alors qu’elle cherchait en 2021 un lieu pour s’installer
et développer une proposition de tourisme expérientiel autour de la nature et des arbres, elle est tombée amoureuse du domaine et de cet arbre d’une élégance folle. Deux ans plus tard, le noyer poursuit son offensive de charme : alors même que nous sommes en train de réaliser les images de son arbre en sa compagnie, son téléphone sonne. Elle apprend qu’il vient d’obtenir le label « Arbre remarquable de France ». Une larme de joie perle sur sa joue. Elle est définitivement conquise.
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Le hêtre pourpre s’épanouit sur la grande pelouse du lycée Lakanal, à Sceaux, au sein d’un ensemble de bâtiments datant de 1885 et inscrits à l’inventaire des monuments historiques.
Son implantation au centre d’un parc de 10 hectares, qui dépendait à l’origine du domaine
de Sceaux, a été souhaitée dès la construction de ce dernier. 2 600 élèves et 220 professeurs passent aujourd’hui chaque jour à son pied. Les plus jeunes s’y amusent tandis que les étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles y révisent leurs examens. Avant eux, d’illustres personnes ont également foulé ses racines. Ce hêtre pourpre a en effet vu défiler des pans entiers de l’histoire locale ! De grands romanciers et littéraires de la fin du XIXe et début du XXe
siècle, à l’instar de Maurice Genevoix, Charles Péguy et Alain-Fournier, ont étudié sous son ombrage. C’est aussi ici que Frédéric Joliot-Curie s’entraînait avec l’équipe de football du lycée, quand Frantz Reichel allait lui fonder la première association sportive universitaire du pays avant de remporter, en 1900, le premier titre olympique français en sport collectif (le rugby !).
Le hêtre pourpre est un arbre historique.
Il a été choisi comme logo pour représenter le lycée
et s’affiche dés
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L’orme champêtre de Bettange (Moselle), nommé aussi l’orme éternel, est classé monument
historique depuis 1938. Il aurait été planté en 1593 selon la légende, mais est sans doute
plutôt âgé d’environ 250 ans, ce qui n’est déjà pas rien ! Il arbore une forme noueuse très
particulière qui est le fruit de plusieurs repousses et marcottes remarquables. Cela lui
donne un houppier pratiquement équilibré, et témoigne surtout d’une histoire mouvementée !
S’il est toujours là, à défaut sans doute d’être éternel (même si on lui souhaite), c’est qu’il a développé une notable résistance à la graphiose. L’orme champêtre est une essence qui était jadis très répandue en France, mais dans les années 1920, la graphiose de l’orme, une maladie fongique,
apparaît aux Pays-Bas et se diffuse dans toute l’Europe. Elle mène l’espèce vers une régression
généralisée, au point que les vieux et gros spécimens ont aujourd’hui quasiment disparu. L’orme
de Bettange est un survivant ! L’association Hêtre vit vent, qui porte cette candidature, s’est donné
pour objectif de présenter chaque année un candidat au concours de L’Arbre de l’année dans
l’optique de créer un parcours didactique, présentant les arbres jugés localement remarquables,
qu’ils soient labellisés ou non.
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Suite aux délibérations du jury le 16 janvier 2025 au siège d'Ushuaïa TV, les lauréats du concours de « l’Arbre de l’année 2024 » ont été désignés.
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